La Estupidez (La Connerie)
de Rafael Spregelburd
Mise en scène de Marcial di Fonzo Bo, Élise Vigier
Avec Marina Foïs, Marcial di Fonzo Bo, Pierre Maillet, Grégoire Ostermann, Karin Viard
La connerie est-elle un péché capital ?
C’est en découvrant la représentation des Sept Péchés capitaux de Jérôme Bosch au musée du Prado à Madrid que le dramaturge argentin Rafael Spregelburd a eu l’idée de produire sa propre version de cette uvre. Il s’est donné pour objectif d’illustrer à sa manière ce qu’il considère comme l’équivalent contemporain des sept péchés capitaux. L’ensemble, encore inachevé, de sept pièces de théâtre, s’intitule Heptalogie de Hieronymus Bosch. Dans cette série, La Estupidez (La Connerie) occupe la cinquième place, après Le Dégoût, L’Extravagance, La Boulimie et La Modestie. Et c’est avec cette pièce que le public français peut enfin découvrir Rafael Spregelburd, encore jamais joué chez nous. Marcial Di Fonzo Bo, qui connaît bien l’auteur, a eu la riche idée de mettre en scène ce texte décapant. L’intrigue (ou plutôt les intrigues) se déroule à Las Vegas, dans les chambres d’un motel. Cinq comédiens y interprètent, à un rythme d’enfer, vingt-cinq personnages, tous très agités, fantaisistes, paumés, marginaux, voire absurdes. Spregelburd mélange les formes et les genres, du mélodrame à la sitcom, en passant par le road movie, les séries américaines des années 70 et le théâtre de l’absurde. L’ensemble est hétéroclite, kitsch, mais toujours drôle, oscillant entre franche comédie et humour plus grinçant.Sur scène, Marcial Di Fonzo Bo et Elise Vigier ont su exploiter au mieux ce texte foisonnant. Le seul bémol réside en la longueur du spectacle, qui aurait pu être amputé de quelques saynètes afin de conserver son rythme endiablé du début à la fin. Mais, mis à part la baisse de cadence de la deuxième partie, l’ensemble est excellent. Les cinq comédiens sont, tous, sans exception, parfaits : chacun endosse cinq rôles, passant d’un personnage à l’autre en quelques secondes. On imagine le marathon auquel ils se livrent en coulisses pendant les trois heures de représentation ! Et on les admire donc, et pour leur énergie, et pour leur talent à passer d’un registre à un autre aussi rapidement. La performance est d’autant plus impressionnante que certaines séquences se jouent en parallèle, les dialogues des deux scènes s’entrecoupant sans cesse. Le résultat est très cinématographique et très vivant. Ce n’est d’ailleurs pas la seule composante du spectacle qui rappelle le septième art : la scénographie, elle aussi, a quelque chose de cinématographique. Tout commence avec le générique, projeté sur une toile transparente, avant l’entrée en scène des comédiens ; puis, ce sont les cartons, les voix-off, la vidéo même, qui viennent faire référence au cinéma. Les décors eux-mêmes font penser à ces road movies américains se déroulant dans des motels sordides de Las Vegas. Au sein de ces chambres d’hôtel style années 70, derrière des panneaux coulissant sans cesse d’un bout à l’autre de la scène, tamisant parfois la lumière et l’action par des jeux de transparence, les personnages s’agitent dans le vide pour notre plus grand plaisir. Le jeu est irréprochable, la scénographie magnifique, le texte drôle. La "connerie" a du bon finalement !
Caroline Vernisse
24/05/2008
La vidéo. Acteur remarqué de la scène contemporaine, l’argentin Marcial di Fonzo Bo ne laisse pas indifférent. Ses spectacles lui ressemblent : déjantés, lunaires, attachants, avec cette pointe d’humour irrévérencieux qu’ont les sales gosses doués. Interview vidéo de Marcial di Fonzo Bo ici : [site]
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