L’Opéra de quat’sous
de Bertolt Brecht
Mise en scène de Johanny Bert, Philippe Delaigue
De l’opéra au théâtre et par des marionnettes ? Si, si !
Nous aimerions simplement vous dire de foncer au théâtre des Célestins pour voir cette petite merveille qu’est L’Opéra de quat’sous mis en scène par Johanny Bert, mais, voilà, malheureusement, deux semaines de représentations n’ont pas suffi à contenter tout le monde, le théâtre a rapidement affiché "complet". Alors, pour les déçus, deux solutions : aller assister au spectacle ailleurs (pourquoi pas au Polaris, à Corbas, le 24 avril, pour les Lyonnais ?) ou se contenter de la lecture de ce petit article afin d’avoir au moins un aperçu du travail de Johanny Bert et de son théâtre de Romette et de ne pas rater ses prochaines créations.Tout le monde connaît L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht et Kurt Weill, mélange subtilement dosé de théâtre et d’opéra ; mais rappelons-en tout de même l’intrigue. Tout se déroule à Londres, dans un Soho en proie à une guerre des gangs. Il s'agit d'une lutte de pouvoir entre deux "hommes d'affaires" : le roi des mendiants, Jonathan Jeremiah Peachum, et un dangereux criminel, Macheath, dit Mackie le Surineur. Le second épouse la fille du premier, Polly. Mais Peachum et sa femme refusent cette mésalliance et font pression sur le chef de la police de Londres, Brown, un grand ami de Macheath, en menaçant de troubler les fêtes du couronnement avec leurs mendiants. Macheath est arrêté avec l'aide de la prostituée Jenny, jalouse de Polly (qui est d'ailleurs aussi jalousée par la fille de Brown, Lucy, que Macheath avait déjà épousée). Après s’être évadé, Macheath est repris et condamné à mort. Mais, tout se termine bien : Brown intervient en tant que messager de la Reine et annonce que Mackie est gracié, anobli et doté d'une rente à vie. Entre dialogues et chants, l’histoire est donc foisonnante, pleine de péripéties et de rebondissements. Les personnages de Brecht se font les reflets d’une société injuste dans laquelle les disparités entre les classes sociales et la corruption règnent. Des thèmes universaux pour une satire toujours d’actualité.Le caractère divertissant et piquant de cet opéra sont déjà deux bonnes raisons de le voir ou de le revoir, mais LA vraie bonne raison d’assister à cette nouvelle version de la pièce de Brecht, c’est sa mise en scène extrêmement pertinente et originale. Le théâtre de Romette, dont Johanny Bert est le metteur en scène et le responsable artistique, existe depuis 2000 ; son équipe, constituée de comédiens, de marionnettistes, de plasticiens et de musiciens, crée des spectacles autour de ces différentes pratiques artistiques. Son Opéra de quat’sous est donc une expérience composite. Les comédiens y manipulent des marionnettes, tout en jouant eux-mêmes : tantôt la marionnette fait corps avec eux, tantôt elle passe au premier plan et ils n’en sont plus que la voix, tantôt ils l’abandonnent et endossent leurs rôles pleinement, corporellement et vocalement. L’idée est d’autant plus adaptée à cette pièce qu’elle sert la fameuse "distanciation" brechtienne. La présence des marionnettistes, à peine masqués par l’ombre, aux côtés de leurs pantins casse effectivement toute illusion de réalité. Par ailleurs, les superbes marionnettes créées par le théâtre de Romette sont réduites à de simples squelettes, symboles de la pauvreté et de la déchéance humaine. Très fines, faites d’un tissu quasi transparent, avec des articulations réduites au minimum pour symboliser une large palette d’attitudes et d’émotions, elles acquièrent une beauté diaphane sous les éclairages de la scène. La scénographie est, en effet, elle aussi, une belle réussite. Qu’ajouter ? Que les comédiens sont également des chanteurs accomplis ? Que l’ensemble de la mise en scène est très dynamique et communique son énergie au public ? Que le mélange des genres (théâtre, opéra, spectacle de marionnettes) est harmonieux et enchanteur ? Vous aurez ainsi une idée de la qualité de ce spectacle intelligent et beau.
Caroline Vernisse
07/03/2009
Tournée 2009 : Espace culturel Chambon-Cusset (12 mars), scène nationale Comédie de Clermont-Ferrand (du 17 au 20 mars), centre culturel La Ricamarie (27 mars), Festival Voies Off en Soissonais Soissons (2 avril), théâtre de l’Europe La Seyne sur Mer (10 avril), centre culturel Lempdes (22 avril), Le Polaris Corbas (24 avril), théâtre d’Arras (26 et 27 mai).
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