Le Cid (version flamenco)
de Corneille
Mise en scène de Thomas Le Douarec
Avec Olivier Benard, Clio van de Walle, Jean-Pierre Bernard, Marie Parouty, Gille Nicoleau, Florent Guyot, Aliocha Itovitch, Jean-Paul Pitolin, Anton Fernandez, Pablo Gilabert, Karla Guzman, Melinda Sala, Miguel Sanchez, Edu
Eh bien, pleurez maintenant ; et riez.
Rappel des faits. Rodrigue le Cid et Chimène sont très amoureux, ils vont se marier, leur famille est ravie, quel beau gendre, quelle belle fille, tout baigne. Hélas, leurs papas se disputent pour pas grand-chose (le poste de précepteur du prince ; pas de quoi s'emballer, non ?). Mais les honneurs, ça titille souvent les riches, ça leur fait une âme chrétienne à bon compte. Alors, ça s'envenime. Don Gomès, le père de Chimène, plein de muscles militaires, donne une gifle qui jette au sol le père de Rodrigue, le vieux Don Diègue, "ô vieillesse ennemie".Le fils reçoit aussitôt de son vieux, l'ordre d'aller venger l'honneur familial piétiné. Rodrigue essaie de le raisonner. Tuer le papa de son amoureuse ne lui semble pas une bonne idée. Ah non ? et crois-tu qu'elle aimera un lâche ? As-tu du cur ? Pour être aimé d'elle, il faut être un homme, mon fils. Et pour rester un homme, il faut garder son honneur. Si tu tues son papa, elle t'en voudra à mort, certes, adieu câlins castillans. Mais si tu ne tues pas son papa, elle te méprisera comme une pauvre loque. Alors, que préfères-tu ? Ne plus recevoir ses bisous ou recevoir ses crachats ?C'est ce que l'on appelle un dilemme cornélien. Alors qu'en fait, visiblement, quoi qu'il fasse, le type, là, le Cid, sa vie est foutue, hein ? N'empêche que pour passer à l'action un solide sur-moi s'impose ; rôle que joue le danseur flamenco en le sommant à coups de claquettes (espagnoles) de se jeter dans l'arène du destin.Actuellement, somme toute, une intrigue aussi meurtrière pour aussi peu de chose, ne pourrait se passer que dans la mafia américaine... (Cela mériterait une adaptation en ce sens) En l'attendant (à moins que je l'écrive moi-même ?) , cette adaptation-ci de Thomas le Douarec est vraiment très très réussie.J'avoue que, au départ, j'y allais par curiosité et désuvrement d'un dimanche après-midi. Une "version flamenco avec chanteurs, danseurs et musiciens" me semblait l'un de ces gadgets dont sont friands les producteurs à court d'idées, qui remplissent les scènes de chevaux, d'éléphants, d'accessoires lourds, fantaisistes, et aussi inutiles que vieillots... Ce n'est pas du tout le cas ici. Le texte a été réduit à l'essentiel, et quatre personnages ont été supprimés. Sans grand dommage sauf pour les profs puristes et les exégètes pesants car ce flamenco joue le chur antique qui tantôt accompagne l'action, tantôt les émotions, tantôt dramatise, tantôt apaise, et avec un talent aussi rigoureux que généreux (ce désir contenu des danses latines où chaque regard vainc un frôlement).De plus, dans cette sorte d'anachronisme vite surmonté, entre les vêtements actuels du flamenco, et les costumes des comédiens (c'est une histoire du XIe siècle), en surgit un troisième : l'habit baroque, voire XVIIIe anglais, du roi de Castille (interprétation jubilatoire de Florent Guyot), ses manières d'homo cruel, qui joue au bouffon, au guignol, pour mieux cacher ses décisions politiques. Evidemment, il y a un aspect politique dans le Cid, puisque l'on y parle de l'Etat, d'un souverain, de guerre et de pouvoir...Mais ce qui apparaît par ce développement du personnage du roi (une main de fer dans un gant comique), et de manière inattendue, c'est le contraste grandissant entre les apparences et les secrets. Chimène en devient un peu "gourde" ; car elle ne cesse de répéter (apparences du devoir) que Rodrigue doit mourir, tout en priant secrètement pour qu'il vive (secrets du cur). Auprès d'un roi tellement manipulateur qu'il se fait lui-même bouffon pour atteindre ses buts, cette grandiloquence de Chimène n'a plus aucune authenticité. Elle s'accroche à ce "devoir" comme à une vieille poupée ; complètement déconnectée, la Chimène. Ainsi ce Cid-ci soupire sans issue et souffre d'une sombre sotte suffisante. Réjouissant. Auteur génial, pièce riche, lecture neuve, metteur en scène intelligent, troupe brillante. Vous serez heureux d'avoir vu ce spectacle exceptionnel (et vous ne remarquerez même pas, dommage, que c'est toujours en alexandrins ;-)
Philippe Dohy
06/06/2009
AVIGNON
L'ORIFLAMME
Mise en scène de Patrick Zard'
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"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
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Mise en scène de GÉrard Rauber
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Pierre de Lune
la méthode Sherlock
de Paul Spera,andrea Redavid
Mise en scène de Andrea Redavid,paul Spera
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