Les Contes de la peur bleue
de Théophile Gautier, Guy de Maupassant, Jean Markale
Mise en scène de Hélène Boisbeau
Avec Hélène Boisbeau, Marie-Hélène Grimigni
Il ne fait pas bon se balader sur les chemins environnants en pays de Caux. Au détour d'un pâturage verdoyant, la rencontre de fantômes et spectres risquent de vous hérisser le poil, vous glacer le sang à le faire virer au bleu, bleu comme la peur...
Si toutes les routes mènent à Rome, les chemins de Normandie croisent la rue de la Folie Méricourt. Un grand porche passé, une belle et large allée pourvue de pavés, Jean Racine invite à les fouler jusqu'à l'entrée du théâtre A la Folie Théâtre. Cet après-midi, si la pluie s'écoule en rus dans les caniveaux, trainant à sa surface des radeaux de misère, c'est une encre bleue comme la peur qui va imprimer des caractères suant la frayeur et l'angoisse dans la salle de ce théâtre atypique. La folie a-t-elle envahi l'âme de parents peu scrupuleux pour qu'ils aient eu la subite envie d'amener leur progéniture voir une pièce au titre évocateur Les Contes de la peur bleue.Le contexte, une maison abandonnée en pays de Caux, quelque part vers Bolbec, ouvre sur une pièce étrange meublée d'un fauteuil, d'un porte-manteau, d'un coffre. Le décor hétéroclite se pose lourdement dans cette ambiance baroque. Les courants d'air ne soulèvent même pas la poussière déposée par les histoires du passé car si l'histoire au pluriel hante les lieux, de courant d'air, il n'y a pas. De ce jadis hirsute, surgissent de nulle part deux femmes habillées de robes, patron identique des modèles romantique, chacune portant une lampe à pétrole pour se détacher dans l'ombre de l'autre. Les visages fardés du masque de l'interrogation, l'allure hautaine et droite telle la rigueur du chignon surmontant le sommet de leur crâne, les yeux noirs geais, la paupière sombre corbeau, la bouche effilée rouge sang, les mains de longs doigts sordides à vous serrer l'entrave, ainsi s'affichent-elles dans ces accoutrements empesés de la lourdeur de leur esprit.Persuadées qu'elles demeurent invisibles des yeux de l'auditoire, un long concours d'histoires lugubres, mystérieuses et cruellement épiques animent la scène. Histoires racontées façon grand-papa ou grand-maman à leurs petits-enfants le soir au coucher, le mystère éprouve quelques difficultés à capter l'attention des parents... somnolant. La réaction du jeune public est sans appel, rire-émoi-chahut. Les deux comédiennes ne ménagent pas leur peine à occuper le vaste espace scénique qui leur est offert, elles déambulent dans un sens et dans l'autre, s'agitent corps et voix. Quant à la narration, même si le ton est juste, il lui manque un ingrédient indispensable pour espérer percer jusqu'à ressentir un soupçon de frisson, un cheveu à hérisser.Pourtant, la lecture des contes de Maupassant et Gautier poussent l'envie d'aller au bout de l'histoire, noire comme le nuit, antre des sensations glacées et de sueurs enivrantes à vouloir s'automutiler l'inconscient, délirer à se faire peur. Tout laissait croire que la recette allait prendre : le décor sur la scène, les costumes, la scénographie. La lumière cadrant chaque comédienne lors de leur narration respective a montré des failles : visage trop éclairé ou pas assez selon le déroulé du texte. L'idée des jeux d'ombre derrière les draps blancs est une bonne initiative. Les comédiennes passent furtivement, ne laissant de leur passage que l'ombre d'un doute, le doute d'y croire. La musique, genre métal très hurlant, vraiment pas en adéquation à la fin quand les comédiennes jouent aux fantômes échoués.Les enfants ont applaudi la représentation comme des enfants. Quant aux parents, certains ont applaudi comme leurs enfants, d'autres ont tapé du bout des doigts par politesse. Dehors, les gens sont sortis perplexes, un sentiment de vide les a gagnés, à défaut d'avoir eu la frousse comme promis... pour de faux.
Philippe Delhumeau
08/02/2010
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