Les Bonnes
de Jean Genet
Mise en scène de Jacques Vincey
Avec Hélène Alexandridis (Solange), Marilu Marini (Madame), Myrto Procopiou (Claire), Vanasay Khamphommala (participation)
Un conte étrange qui relate l’histoire singulière de deux bonnes meurtrières.
En 1947, Jean Genet écrit une pièce atypique basée sur un fait divers. Genet, lecteur assidu du journal Détective, adapte l’histoire des surs Papin. Les deux surs firent la une du journal lorsque, le 2 février 1933, elles assassinèrent leur patronne, Madame Lancelin, et sa fille. On symbolisa leur geste comme la révolte des domestiques contre les bourgeois. Cette affaire devint un point important dans la lutte des classes. Mais au final, personne ne sait réellement pourquoi les surs Papin ont frappé ce jour-là. Aussi, avec beaucoup de poésie et d’une manière décalée, Jean Genet nous offre-t-il sa vision de l’histoire.Solange et sa sur Claire sont au service de Madame depuis plusieurs années. Et depuis un certain temps, quand Madame n’est pas à la maison, les deux surs portent les robes et le maquillage de leur maîtresse, et jouent son assassinat. Elles ont d’ailleurs concocté un plan qu’elles ont déjà mis à exécution. Et ce soir sera l’épisode final et fatal de leur plan.Aujourd’hui, c’est la compagnie Sirènes qui s’approprie les mots des Bonnes et décide de nous les relater sous forme de conte. Oui, mais un conte particulier, étrange, déroutant voire terrible. On y retrouve la patte du théâtre de l’absurde avec des personnages extrêmes évoluant dans un univers de folie.La scénographie est propice à ce jeu décalé. Une grande structure métallique sur roue qui tourne sur elle-même, évoque la maison sur deux étages avec deux grands escaliers aux extrémités. Cette grande plateforme de fer sans murs apporte une ambiance d'usine. Avec, au milieu, une petite cuisine évoquée par un évier et une plaque électrique. Du plafond, tombent de gros confettis gris et brillants qui apportent une touche de poésie et de lumière au spectacle.Si le noir et le blanc dominent, quelques couleurs ressortent de ce tableau. Comme le rose aux joues de Claire, le rouge de Madame, le rose et le bleu des gants de ménagère de Solange... Telles qu'elles sont maquillées, Claire et Solange font penser à des clowns avec une base blanche, des points noirs pour les yeux... Madame, quant à elle, dans tout son faste et la grandiloquence de son personnage, ressemble aux sorcières des dessins animés de Walt Disney. Elle a un air de Cruella Denfer, mélangée à la sorcière de Kuzco. Dans son apparence, dans ses gestes également et sa façon de s’exprimer avec un léger accent. Marilu Marini est d’ailleurs géniale dans ce rôle de vieille bourgeoise délurée et complètement folle. On ne peut que l’aimer même si elle est détestable.Ainsi, on oscille dans cet univers fragile qui peut basculer dans la folie à tout moment. Le spectacle commence d’entrée par Claire, jouant Madame, et Solange qui la menace, l’insulte et va pour la tuer. C’est dérangeant mais visuellement parlant et très esthétique. Les comédiennes incarnent leur personnage avec justesse et folie, passant d’une émotion à une autre, jouant d’autres personnages dans leur propre personnage. Le rythme est soutenu et les variations des bonnes et de Madame rendent le jeu intense et sur le fil du rasoir. Notons la voix d’Hélène Alexandridis qui nous régale d’une petite chanson. Elle possède un très bel organe. Tout comme Myrto Procopiou qui possède une puissance vocale qu’on ne lui soupçonne pas jusqu’à ce qu’elle nous réveille vers la fin.Cette version est portée par de bonnes comédiennes, une scénographie stylisée, un choix de mise en scène intéressant. Pourtant, on y trouve beaucoup de longueurs. C’est que la majorité de l’uvre est portée par le texte. La compréhension de l'histoire ne se fait qu’au fur et à mesure. Or, il est difficile de tenir le public attentif de bout en bout durant près de deux heures (1h50), sur du texte et une action qui ne se joue que dans une seule pièce.Outre les trois comédiennes qui incarnent les personnages de l’uvre, Jacques Vincey a fait le choix d’inclure un jeune homme, Vanassay Khamphommala. Comédien au physique d’éphèbe, il est présent tout au long de la pièce. Tel Jean Genet découvrant ou s’imaginant l’histoire des surs Papin, il observe, silencieux, le destin de ces femmes qui bascule doucement mais surement vers l’horreur. Tel un mauvais génie, il déplace les objets afin que ces dames les retrouvent sur leur passage. Ce choix de mise en scène est intéressant, quoiqu’un peu superflu. Mais c’est surtout son ouverture de la pièce en tenue d’Adam qui laisse perplexe ! Quel intérêt pour l’uvre... si ce n’est pour le plaisir des yeux ?Cette version des Bonnes n'en demeure pas moins réussie. L’interprétation de ces dames y est pour beaucoup. Les Bonnes de Jacques Vincey, version moderne, ou comment faire d’un fait divers tragique et sanglant un conte absurde et délirant.
Cyriel Tardivel
10/02/2012
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