EN TOURNÉE
EN FRANCE
EN FRANCE
Arnaud Tsamère dans Chose promise
de François Rollin, Arnaud Joyet, Arnaud Tsamère
Mise en scène de François Rollin, Arnaud Tsamère
Avec Arnaud Tsamere
Arnaud Tsamère, où le maître de l’humour absurde et décalé
Dans le cadre de sa tournée, Arnaud Tsamère faisait étape à Toulouse, au Casino Barrière, avec son spectacle Chose promise, qui fait un véritable carton partout où il passe. Co-écrit avec François Rollin et Arnaud Joyet, ce spectacle raconte l’histoire de Patrice Valenton, modeste professeur d’économie de la région parisienne, qui se retrouve malgré lui embarqué sur scène, à cause d’une promesse faite à son ami d’enfance, Rémi. Dès son entrée sur scène, ce n’est donc pas Arnaud Tsamère que l’on applaudit, mais bien Patrice Valenton...Rémi, nous raconte Patrice, rêvait de devenir comédien, et avait même commencé à écrire son propre spectacle. Mais sans avoir eu le temps de fouler les planches de la scène, Rémi est parti. Et avant de se taire pour la vie, il fit promettre à Patrice une chose : jouer le spectacle qu’il ne pourra jamais jouer lui-même. "Chose promise", voilà que le professeur d’économie se transforme en comédien, le temps d’une soirée, pour honorer la mémoire de son ami. Au fil du spectacle, Patrice révèle diverses anecdotes qu’il a pu vivre avec Rémi, et chaque histoire est habilement représentée par un objet, prétendu récupéré dans les affaires du défunt.Cet hommage commence avec un numéro de ventriloquie, volontairement maladroit. A l’aide de sa peluche Falzouille, le professeur en profite pour exposer son point de vue à propos de cette étrange discipline, ce qui provoque bien entendu les rires du public. Ce qu’on ne peut pas reprocher à ce spectacle, c’est la diversité et l’originalité des sketchs. Arnaud Tsamère n’hésite d’ailleurs pas à y ajouter encore plus de surprises, notamment avec le numéro suivant. Son personnage, Patrice Valenton, décide de nous raconter une histoire au travers d’un jeu d’ombres chinoises. Le public semble stupéfait, à la fois par la poésie et la technicité de ce numéro, jusqu’au moment où...Passons ensuite à un tout autre registre, puisque le personnage d’Arnaud s’attellera à nous jouer, seul, la scène finale d’un vaudeville, avec la bonne vingtaine de personnages que cela implique ! (Dans un vaudeville, tous les personnages de la pièce sont présents dans la dernière scène) Ce n’est plus une surprise : Arnaud Tsamère excelle dans cet exercice de style, aussi épuisant soit-il ! Il a beau être seul en scène, chaque personnage prend vie sous nos yeux, et c’est un réel plaisir que de le voir se dandiner et gesticuler sur les planches. "Et encore, nous rappelle le personnage, j’suis pas comédien !".Avant de clôturer son spectacle, Patrice tient également à chanter une chanson, écrite spécialement pour Rémi, l’ami d’enfance qui souhaitait appeler tous ses jouets Pissou... Et l’un de ses jouets signe d’ailleurs la fin de la représentation pour le professeur d’économie. Avec Pissou le dinosaure (qui est en fait un dragon, et ce détail a toute son importance !), il rend un dernier hommage à Rémi, dans un beau final en danse et en musique !Le temps est alors venu pour Patrice Valenton de quitter la scène, et de laisser place au grand Arnaud Tsamère, qui ne manque pas de nous rappeler que toute cette histoire est bien entendu une fiction. Après une performance scénique de plus de deux heures, l’artiste est accueilli par une standing ovation méritée.Tout au long de la soirée, il n’aura pas non plus oublié de tacler le public toulousain à l’aide de divers clichés sur la région, pour le plaisir de se faire huer. Ses interactions avec le public sont également plus nombreuses que dans les anciennes versions du spectacle. On le sent plus proche des spectateurs, et on croirait qu’il s’amuse davantage avec lui. Plus osée, cette dernière version du spectacle intègre de belles évolutions et nouveautés, qui réjouissent les spectateurs.L’humour d’Arnaud Tsamère, "c’est du débile", comme se plait à le décrire Jérémy Ferrari, son ancien complice d’On n’demande qu’à en rire. Mais dans un sens, il n’a pas totalement tort ! Car Arnaud aime faire rire son public avec rien, sans véritable sujet de fond, préférant jongler avec les mots et la langue française en général. Bref, un one-man-show plein de fantaisies et de loufoqueries, où il n’est pas nécessaire d’être un génie pour voir tout le travail réalisé pour en arriver jusque-là ! Chapeau bas, Monsieur Tsamère, pour nous avoir offert un spectacle d’une si grande qualité.
Camille Willer
10/11/2012
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