Ne parlez jamais avec des inconnus
de Mikhaïl Boulgakov
Mise en scène de Laura Pazzola, Jessica Hinds, Mathieu Huvelin
La compagnie 38 CIT débarque au Théâtre du Soleil et nous embarque dans son univers à la fois inquiétant et magnifique.
Les élèves diplômés d’une école artistique qui décident, à la fin de leur formation, de continuer à travailler ensemble et de créer leur propre spectacle, se lancent dans une aventure inconnue, pleine de promesses et laborieuse. La promotion 2010 de l’école Jacques Lecoq s’est lancé ce défi. Forts de plusieurs années de découvertes, d’apprentissages et de travail collectif, ces jeunes comédiens, danseurs, chanteurs, acrobates... forment la compagnie 38 CIT. Un collectif qui réunit des adeptes de toutes les disciplines artistiques, de tous les pays, de toutes les langues, de tous les horizons. Un pôle de rencontre et d’échange où chacun apporte ce qu’il est, ce qu’il fait pour créer ensemble des uvres uniques et riches.Pour sa première création, 38 CIT monte une libre adaptation de Le Maître et Marguerite d’après le roman de Mikhaïl Boulgakov. Une histoire troublante à la fois drôle et émouvante, forte de différents points de lecture. Les années 30 à Moscou, le diable arrive avec sa cour et sème le trouble. Ivan Biezdomny est enfermé à l’asile psychiatrique où il rencontre le Maître devenu fou lui aussi car il n’arrive pas à achever l’écriture de son livre sur Ponce Pilate ; Marguerite, sa dulcinée, pleure son amour enfermé ; l’étrange Woland, adepte de magie noire, est programmé pour plusieurs représentations sur la scène de Moscou ; Ponce Pilate est en plein dilemme... Les histoires et les personnages se croisent et s’entremêlent.L’uvre de Boulgakov étant conséquente, il est impossible de tout retranscrire sur scène en deux heures. C’est avec passion, ingéniosité et beaucoup d’imagination que 18 membres de la compagnie 38 CIT donnent vie aux personnages du roman. Certes, l’histoire n’est pas évidente à suivre et ceux qui n’ont pas lu le livre de prime abord seront un peu perdus, mais qu’importe. En effet, leur univers est tellement fascinant qu’on se laisse totalement emporté. La compagnie 38 CIT travaille en adéquation avec le lieu de sa représentation. Bien loin d’un théâtre frontal où le public reste sagement assis, les comédiens, les musiciens et l’équipe technique investissent les lieux, jouent avec et se l’approprient. Ainsi donc les spectateurs sont amenés à suivre les personnages à la fois émotionnellement et géographiquement. Les comédiens jouent dans le public, sur différentes scènes disposées à des niveaux et des endroits différents. C’est très intelligent, attractif et attrayant. De ce fait, le spectateur ne s’ennuie jamais, perpétuellement à l’affût de savoir ce qui va se passer et où cela va se passer.En ouverture de spectacle, les musiciens arrivent et mettent l’ambiance. Violon, guitare, contrebasse... des chants et de la musique qui donnent envie de bouger et de faire la fête. Une énergie décuplée par l’arrivée des comédiens qui dansent, boivent et rient ensemble au milieu des spectateurs. Ils jouent sur les rythmes et les répétitions. Une mise en bouche dynamique et joviale qui permet la présentation de plusieurs protagonistes. Une fête troublée par l’arrivée du mystérieux Woland. A la suite de sa venue, Ivan est conduit à l’asile psychiatrique et nous aussi.La présence continue de la musique durant toute la pièce donne du relief à la mise en scène. Un doux mélange entre représentation théâtrale et concert. Les partitions sont des créations originales qui soulignent et mettent en valeur les états des personnages et l’ambiance de la scène.Coté visuel, c’est créatif et magnifique. Il est impossible de rendre tous les détails d’une uvre littéraire sur scène, mais la compagnie 38 CIT crée un univers travaillé et investi dans les moindres recoins. Du maquillage, en passant par les costumes des années 30, des affiches, des effets visuels comme l’utilisation d’ombres chinoises ou d’un corps décapité marchant dans une bulle de plastique, des billets volants, des journaux distribués aux spectateurs... On ressent l’investissement et l’amour de cette équipe. Face à toutes ces folies, leur amusement à créer ce spectacle est presque palpable et inonde les spectateurs.Quant à l’interprétation des comédiens, ils sont bluffants ! Dignes élèves de l’enseignement Lecoquien, le corps est engagé jusqu’aux extrémités et les personnages soignés, travaillés dans les moindres détails. La cour infernale de Woland est sublime ! Certains nous offrent un petit aperçu de leurs possibilités vocales et on reste scotchés.38 CIT est une compagnie toute jeune puisqu’elle fête ses 2 ans. Et pourtant, elle marche dignement sur les traces de ses aînés. C’est magique de voir sa première création en représentation au théâtre du Soleil car on sent l’inspiration que Madame Ariane Mnouchkine et ses comédiens ont apporté depuis toutes ces années de travail aux nouvelles générations d’acteurs. C’est beau et émouvant.Ne parlez jamais avec des inconnus est un véritable bonheur. On rit, on est ému, effrayé, émerveillé, jamais lassé. On se laisse bercer par cet univers atypique et on retrouve toute son âme d’enfant. Un travail d’orfèvre réalisé par des artistes au talent très prometteur. Une compagnie qui a de beaux jours devant elle et qui, à coup sûr fera rêver le monde entier. C’est tout ce qu’on leur souhaite.
Cyriel Tardivel
18/11/2012
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