Dogorians, Ecoutez, vous allez voir...
de Etienne Perruchon
Mise en scène de Bernard Cauchard
Avec Eriko Minami, Charlotte Gauthier (piano), Elodie Soulard (accordéon), Grégoire Dubruel (contrebasse), Camille Baslé, Nicolas Gerbier, Christophe Torion (percussions), Antonine Baquet, Marine Beelen, Anne-Lou Bissieres, Eléonore Lemaire, Maria Mirante, Clara Schmidt, Isabelle Schmitt, Laure Slabiak, Julia Subert, Lorraine Tisserant, Laurent Bourdeau, Nicolas Drouet, Guillaume Durand, Jean-Michel Durang, David Faggionato, Laurent Herbaut, Guillaume Neel, Maitrise de Paris, Patrick Marco (direction)
La vie d’un peuple heureux et uni, en musique et dans la langue imaginée de leur tribu : les Dogorians.
Ce mois de mai 2013 voit l’aboutissement d’une création musicale et humaine débutée en 2000. A l’aube du XXIe siècle, Etienne Perruchon écrit les dix-sept premiers chants dogoriens. Le concert orchestre symphonique Dogora voit le jour trois ans après, constitué d’un cur mixte et d’un cur d’enfants. Cette œuvre servira de support au film de Patrice Leconte, Dogora, ouvrons les yeux, tourné au Cambodge. Par la suite, deux nouvelles uvres compléteront ce travail : Tchikidan (2009) et Skaanza (2011). Des créations développant les chants de churs, de foule et d’enfant. Le tout dernier spectacle, Ecoutez, vous allez voir... reprend les thèmes principaux des trois premières uvres.Les Dogorians, ce sont dix-sept solistes, hommes et femmes, à la voix vibrante et merveilleuse ; 14 enfants débordant de vie, de joie et d’envie et 5 instrumentistes (piano, accordéon, contrebasse et percussionnistes) de grand talent. Une famille nombreuse pour un spectacle musicale à regarder.Les tambours résonnant dans toute l’enceinte du théâtre du Soleil, il est temps pour le peuple des Dogorians de faire son entrée. Une tribu d’hommes, de femmes et d’enfants, de taille, d’âges et d’origines variées, mélangées. Ils sont un peuple uni, épique ; ils sont la représentation du monde. Une poignée qui pourrait être nous tous. Autour d’un langage commun inventé, ils nous dévoilent les histoires de leur clan. La vie, l’amour et la protection qu’ils donnent à leurs enfants ; les femmes séduisant les hommes ; les hommes se montrant forts et protecteurs, mais si les leurs sont attaqués, ils font face tous ensemble. Et c’est cela leur grande force, beaucoup d’amour et de solidarité. Parfois, un individu, enfant ou adulte, se détache du groupe, mais les siens ne sont jamais loin. Ils l’écoutent, le soutiennent, sont attentionnés. Pas de rivalité ou de rixes entre eux.Et c’est peut-être cela que l’on pourrait reprocher à la mise en scène. Les chants sont magnifiques et il est très agréable d’observer cette famille dans ses relations, mais il n’existe aucun conflit, aucun drame. Cette création est un spectacle musical visuel, à regarder. Or, au théâtre, pour qu’il y ait un intérêt dans l’histoire, il faut un conflit, un enjeu, une perturbation, un changement. Les Dogorians, eux, ne semblent pas être perturbés par les problèmes qui peuvent toucher les êtres humains. De ce fait, le spectacle est trop lisse et manque de mordant.Reste que les chanteurs et chanteuses sont magnifiques et certaines solistes procurent des frissons tant leur voix est cristalline et puissante. Les enfants impressionnent par la qualité de leur travail. Toutes les chansons, et elles sont nombreuses, sont interprétés dans une langue imaginaire qu’ils maîtrisent parfaitement. Ils débordent de joie et cette énergie crée une véritable onde de bonheur sur le plateau. Et ce plaisir se diffuse des chanteurs aux musiciens jusqu'au public. On ne peut être que bluffé par la performance. Quant aux musiciens, ils sont excellents. Les percussionnistes s’amusent d’une batterie multiple de tambours, caisses, xylophones et autres instruments, et nous offrent un show à eux tous seuls. Les compositions musicales sont un régal !Le plateau et les costumes sont simples, colorés par touches et relativement modernes. Mais l’absence de parti-pris empêche de définir un lieu ou une époque. Ainsi, libre à chacun de se raconter son histoire sur ce peuple et sur la traduction des chansons. Intéressant. Mais le manque d’enjeu dans la mise en scène et dans les relations de ces personnages, fait qu’il n’y a pas véritablement d’histoire. Aussi, les chansons s’enchaînent-elles avec, par moment, un manque de lien ou de fil conducteur. Un moment, on décèle une situation ou encore un état... mais il n’est pas développé et il disparaît comme il est arrivé, laissant le public quelque peu perplexe. Pourtant, tout est là pour nous raconter et nous faire vivre une grande histoire épique, légendaire et humaine. L'arbre de fer forgé, en fond de scène, dont les racines s’ancrent profondément dans la terre est à la fois somptueux et fort de sens. Il est à lui tout seul un symbole très puissant qui relie, unifie et donne naissance aux Dogorians.Dogorians, Ecoutez, vous allez voir... est un beau spectacle pour tous, tant pour les yeux que pour les oreilles. Il mériterait juste d’entrer plus en profondeur dans la matière humaine. On en ressort charmé, on pourrait en ressortir bouleversé.
Cyriel Tardivel
15/05/2013
PARIS
Lucernaire
Mise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
L'avis de Yves-Alexandre Julien
Lucernaire
PARIS
"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
de Gérard RauberMise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
L'avis de Yves-Alexandre Julien