La Bonne Âme du Se-Tchouan
de Bertold Brecht
Mise en scène de Jean Bellorini
Avec Danielle Ajoret, Michalis Boliakis, François Deblock, Karyll Elgrichi, Claude Evrard, Jules Garreau, Camille de la Guillonnière, Jacques Hadjaje, Med Hondo, Blanche Leleu, Clara Mayer, Teddy Melis, Marie Perrin, Marc Plas, Geoffroy Rondeau, Hugo Sablic, Damien Zanoly, Jules Carrère (en alternance), Théo Lafont Trévisan (en alternance)
Jean Bellorini, artiste invité du Théâtre National de Toulouse, présente cette année sa nouvelle mise en scène : La Bonne Âme du Se-Tchouan de Bertold Brecht, avec ses dix-huit comédiens-musiciens-chanteurs au plateau, vient naturellement se positionner à la suite des précédents travaux du metteur en scène autour des Misérables de Victor Hugo et des écrits de François Rabelais. Problématiques sociales et rêves utopiques : l'oeuvre brechtienne interroge l'homme et son monde.
Dans une région reculée de Chine, le Se-Tchouan, Wang, un jeune marchand d'eau guette l'arrivée d'un dieu, un "éclairé". Ce dernier va de ville en ville, à la recherche d'une bonne âme. Lorsque l'éclairé arrive au Se-Tchouan, Wang lui propose immédiatement de lui trouver un endroit où dormir. Après plusieurs refus, il demande à la prostituée, Shen Té, qui accepte bien que cela lui fasse perdre des clients. Pour la remercier, l'éclairé lui donne de l'argent ; à elle d'en faire bon usage...La jeune femme met une croix sur sa vie passée et rachète un petit débit de tabac. Croyant être enfin sortie de la misère, elle se rend vite compte que la misère revient vers elle à grands pas. Le commerce ne marche pas et Shen Té se retrouve rapidement confrontée à la détresse de ses amis, de vieilles connaissances ou de chômeurs sortis de nulle part, tous en appel à la générosité de la jeune femme. Cette dernière ne sait opposer de refus aux demandes des uns et des autres, mais jusqu'où peut aller la bonté ? Shen Té, voyant tout s'effondrer autour d'elle, se travestit alors pour donner vie à quelqu'un d'autre : son cousin Shui Ta. À travers lui, elle impose d'autres règles bien éloignées de l'altruisme naturel de la jeune femme...Sur scène, les habitants du Sé-Tchouan sont confinés entre deux imposantes façades. Ils aspirent tous à une autre vie. Une vie meilleure où ils ne connaîtraient ni soif, ni famine, où ils pourraient dormir sous un vrai toit sans être exploités. Que d'utopie ! La pièce de Brecht dévoile les caractères humains dans un monde plein de misère gouverné par une logique capitaliste. L'homme pauvre peut-il être bon ? Et l'homme riche ? Plus il y a de pauvreté, plus il y a de violence ? Mais plus il y a de richesse, moins il y a de bonté ? Et l'amour dans tout cela, quelle est sa force ?Pendant près de trois heures, Shen Té, interprétée par Karyll Elgrichi, tente tant bien que mal de s'en sortir. Écrasée par toutes ces questions sous-jacentes, elle essaie de faire au mieux pour les uns, pour les autres, pour elle-même, pour celui qu'elle aime. Avec une musique live, remarquablement interprétée par le pianiste Michalis Boliakis accompagné de certains comédiens, s'ajoute un travail de chur précis. Le public est transporté. Jean Bellorini propose ainsi une belle adaptation de l'uvre brechtienne. Les chants, outre le fait de rompre le rythme de la pièce, sont des bouffées d'air face aux problématiques soulevées par l'uvre et offrent, en même temps, des moments de distanciation rendant le propos que plus fort. Le public est parfois pris à parti, devenant alors témoin de ce qu'il se passe. D'autres fois, on lui cache volontairement les personnages pour ne laisser voir qu'une paire de jambes ou n'entendre que les voix. Lorsque l'entracte est annoncé, il y a un vrai suspens et l'on sait que toute cette histoire ne se terminera pas par un happy-end. On le pressent. Et cette vie misérable dans laquelle se débattent les personnages, Jean Bellorini et ses comédiens l'abordent avec autant de désespoir que d'humour et de légèreté.On aime le travail mené autour de la lumière, la première course du jeune Wang, par exemple, lorsqu'il part à la recherche d'un hôte pour le dieu : on l'imagine parcourir un bidonville à l'architecture chaotique sautant de toits en toits, se faufilant à travers les rues étroites, descendant ou montant des escaliers... De même, on est touché par la poésie qui se dégage notamment des scènes de pluie ou encore du rêve de Wang.Les comédiens, sans cesse sur le plateau, y compris durant l'entracte, sont à la fois musiciens, chanteurs et procèdent eux-mêmes aux déplacements de décor. Après trois heures de spectacle, le public applaudit généreusement la troupe qui vient d'interpréter l'histoire de La Bonne Âme du Se-Tchouan, une pièce qui questionne le monde et qui ne peut que faire écho à la conjoncture actuelle, sans pour autant arborer un ton moralisateur mais laissant plutôt à chacun la possibilité de s'interroger.
Caroline Lerda
14/10/2013
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