Le Songe d'une nuit d'été
de William Shakespeare
Mise en scène de David Gauchard
Deux couples d’amoureux transis, une dispute entre le roi et la reine des fées, une potion qui s’en mêle et une troupe de comédiens amateurs qui préparent une pièce pour le mariage d’un prince. Tous vont s’entrecroiser dans une forêt étrange, un peu magique, le temps d’une nuit d’été ensorcelante qui ressemble à un rêve.
Les relations amoureuses ne sont pas simples dans cette comédie shakespearienne. La situation initiale est telle qu'Egée souhaite que sa fille Hermia épouse Démétrius, mais la promise aime Lysandre qui l'aime tout autant en retour. Helena quant à elle n'est aimée de personne. Titania et Obéron supervisent l'aventure, mais le philtre d'amour les touchera aussi, rendant Titania amoureuse de Bottom, l'âne, à cause d'une "erreur" de gestion du philtre par Puck qui mène le "jeu" !David Gauchard a fait le choix d'utiliser les arts numériques, une atmosphère high-tech se dégage alors de ce spectacle très contemporain. Ce choix peut séduire autant qu'il peut déranger, avec un côté futuriste loin de la pièce classique. Ce choix nous laisse un moment à distance de l'histoire. Un écran, des musiques pop, électro, un sur-homme beatbox époustouflant, une lune aux couleurs vives et métallisées, cela a son charme mais aussi ses limites. L'illustration plus que la suggestion est parfois surfaite et lassante. L'esthétique est soignée et poétique, mais certains de personnages ont peu de profondeur. Ils s'amusent, ils dépensent une grande énergie sur le plateau et nous passons un moment agréable, seulement parfois la sincérité, la justesse manquent, mais...... Là où la compagnie fait l'unanimité, c'est dans la scène finale de "la pièce dans la pièce" de Pyrame et Thisbé ! La mise en abîme est un régal pour le public qui est pris de rires foudroyants ! L'opposition entre la nuit, espace des fantasmes (songes et rêves) et du désordre, et le jour, espace de la réalité et de l'ordre est fascinante pour le spectateur, tout se brouille à travers les carreaux des lunettes magiques. Cette scène est fantaisiste, délirante, mène à l'ivresse et à l'hallucination ! L'engagement et l'investissement physique et vocal des comédiens sont démesurés ! Cette pièce invoque l’esprit de troupe et le plaisir de jouer ensemble. Les comédiens, seuls en scène, maîtrisent la musique, la vidéo, la lumière, ainsi que la manipulation interactive du décor pendant les "noirs". L'importance du thème du conflit parental et du conflit avec la société n'est pas évidente dans cette adaptation, elle met davantage le doigt sur la nécessité de vivre pleinement. De nombreux messages optimistes, libres, non censurés, défilent sur l'écran.Avec les nouvelles technologies, tout est possible, les contraintes matérielles ne sont plus un obstacle à la réalisation d'un désir pour le metteur en scène, mais jusqu'où pouvons-nous aller ? L'imaginaire est puissant, alors pourquoi tant d'artifices ? Nous sortons du théâtre avec les lunettes "philtre d'amour" et nous nous demandons où est la frontière entre le réel et l'imaginaire...
Aurore Lavidalie
15/12/2013
PARIS
Lucernaire
Mise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
L'avis de Yves-Alexandre Julien
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"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
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