EN TOURNÉE
À PARIS
À PARIS
Neige noire - Variations sur la vie de Billie Holiday
de Christine Pouquet
Mise en scène de Christine Pouquet
Avec Samantha Lavital, Philippe Gouin, Rémi Cotta (en alternance)
I'll Be Seeing You, chanson écrite en 1938 par Irving Kahal & Sammy Fain pour la comédie musicale Right This Way, des paroles qui prennent vie de la voix de Billie Holiday, après qu'elle l'eut chantée en 1956 au Carnegie Hall, et montrent ô combien son cœur était aussi vaste que le continent américain.
Chronique d'une chanteuse américaine de jazz qui eut le bonheur de voir le jour, le jour où elle enregistra en 1933 ses premières chansons, Your Mother's Son-in-Law et Riffin' the Scotch, chez Columbia Records. Eleanora Fagan, de son identité civile, grandit dans une famille sans repère. Sa mère, Sadie Fagan, est à peine âgée de quinze ans quand elle l'a mise au monde. Son père, Clarence Holiday, est dans sa dix-septième année, et passe déjà le plus clair de son temps dans les night clubs à jouer de la guitare. Un destin, peut-être...
Théâtre la Tempête, salle Copi. La porte s'ouvre sur Neige noire, pièce écrite et mise en scène par Christine Pouquet, la compagne d'Ahmed Madani, l'excellent metteur en scène. La scénographie signée Cécile Delestre, un mur de vieilles valises enchevêtrées les unes dans les autres. Un mot, subtil. Les lumières, créées par Nicolas Gros, projettent un halo sur des doigts qui miment une lettre sténodactylographiée sur une Remington. Un mot, magique.
"Je veux mon goûter", dit une jeune fille qui apparaît sur un quai de gare, armée d'une pancarte accrochée son cou sur laquelle sont inscrits les mots, Fagan et New York. La fumée de la locomotive envoûte l'espace et se dissipe dans le flou de la nuit. Un jeune homme, un rien désordonné, un rien désinvolte, s'agite de-ci, de-là et s'intéresse de près à la jeune fille.
Eleonora n'a que 13 ans quand elle part rejoindre sa mère à New York. L'adolescente se pervertit dans la prostitution, de pauvres types profitent de son innocence et de la couleur de sa peau, elle est black. Arrêtée et emprisonnée, elle grandira au contact des autres détenues et c'est peut-être à force d'élever la voix pour se faire entendre, qu'elle s'affirmera comme une grande chanteuse de jazz. Une voix est née et Billie Holiday le prouvera en chantant dans des bars glauques. Jusqu'au jour où un certain John H. Hammond la découvrira et lui offrira l'opportunité d'enregistrer deux singles dans la maison de production qui l'emploie, Columbia Records.
La réputation de Billie Holiday grandit d'année en année. Elle a pour ami inséparable et fidèle ami, Lester Young, un bon saxophoniste.
La vie de Billie Holiday s'apparente aux écrans de fumée qui s'invitent dans la mise en scène. Des rendez-vous avec l'alcool et les stupéfiants, des hommes qu'elle couche selon ses fantasmes du moment, des quêtes d'amour qui finissent toujours mal, des poèmes écrits sur le mode spleen. Lester Young suit comme son ombre sa Lady Day, se plait-il de la surnommer ainsi au nom de leur amitié.
L'interprétation de Billie Holiday par Samantha Lavital, la quintessence d'une voix, un hommage porté par une respiration à plusieurs souffles, une présence qui révèle les possessions et les dépossessions de la chanteuse de jazz black. Samantha Lavital vit les blessures de son personnage, les panse en reprenant des standards, produit une prestation belle et impressionnante. A coup sûr, Claude Nougaro n'aurait pas été insensible à son charme et peut-être lui aurait-il glissé à l'oreille : "Samantha, je ne suis pas noir, Je suis blanc de peau, Quand on veut chanter l'espoir, Quel manque de pot...".
Lester Young est joué par Philippe Gouin. Le comédien est imprévisible car il est plusieurs Lester Young en un, lesquels s'adaptent aux parenthèses existentielles de son amie, Billie Holiday, alias Samantha Lavital. Sa vivacité s'articule sur une dynamique physique et sensorielle et, de facto, insuffle un vent de poésie à Neige noire.
La mise en scène de Christine Pouquet ressemble à ce mur de valises, lesquelles s'ouvrent sur des pépites de découvertes et de rencontres, Samantha Lavital et Philippe Gouin.
Neige noire, I'll Be Seeing it.
Théâtre la Tempête, salle Copi. La porte s'ouvre sur Neige noire, pièce écrite et mise en scène par Christine Pouquet, la compagne d'Ahmed Madani, l'excellent metteur en scène. La scénographie signée Cécile Delestre, un mur de vieilles valises enchevêtrées les unes dans les autres. Un mot, subtil. Les lumières, créées par Nicolas Gros, projettent un halo sur des doigts qui miment une lettre sténodactylographiée sur une Remington. Un mot, magique.
"Je veux mon goûter", dit une jeune fille qui apparaît sur un quai de gare, armée d'une pancarte accrochée son cou sur laquelle sont inscrits les mots, Fagan et New York. La fumée de la locomotive envoûte l'espace et se dissipe dans le flou de la nuit. Un jeune homme, un rien désordonné, un rien désinvolte, s'agite de-ci, de-là et s'intéresse de près à la jeune fille.
Eleonora n'a que 13 ans quand elle part rejoindre sa mère à New York. L'adolescente se pervertit dans la prostitution, de pauvres types profitent de son innocence et de la couleur de sa peau, elle est black. Arrêtée et emprisonnée, elle grandira au contact des autres détenues et c'est peut-être à force d'élever la voix pour se faire entendre, qu'elle s'affirmera comme une grande chanteuse de jazz. Une voix est née et Billie Holiday le prouvera en chantant dans des bars glauques. Jusqu'au jour où un certain John H. Hammond la découvrira et lui offrira l'opportunité d'enregistrer deux singles dans la maison de production qui l'emploie, Columbia Records.
La réputation de Billie Holiday grandit d'année en année. Elle a pour ami inséparable et fidèle ami, Lester Young, un bon saxophoniste.
La vie de Billie Holiday s'apparente aux écrans de fumée qui s'invitent dans la mise en scène. Des rendez-vous avec l'alcool et les stupéfiants, des hommes qu'elle couche selon ses fantasmes du moment, des quêtes d'amour qui finissent toujours mal, des poèmes écrits sur le mode spleen. Lester Young suit comme son ombre sa Lady Day, se plait-il de la surnommer ainsi au nom de leur amitié.
L'interprétation de Billie Holiday par Samantha Lavital, la quintessence d'une voix, un hommage porté par une respiration à plusieurs souffles, une présence qui révèle les possessions et les dépossessions de la chanteuse de jazz black. Samantha Lavital vit les blessures de son personnage, les panse en reprenant des standards, produit une prestation belle et impressionnante. A coup sûr, Claude Nougaro n'aurait pas été insensible à son charme et peut-être lui aurait-il glissé à l'oreille : "Samantha, je ne suis pas noir, Je suis blanc de peau, Quand on veut chanter l'espoir, Quel manque de pot...".
Lester Young est joué par Philippe Gouin. Le comédien est imprévisible car il est plusieurs Lester Young en un, lesquels s'adaptent aux parenthèses existentielles de son amie, Billie Holiday, alias Samantha Lavital. Sa vivacité s'articule sur une dynamique physique et sensorielle et, de facto, insuffle un vent de poésie à Neige noire.
La mise en scène de Christine Pouquet ressemble à ce mur de valises, lesquelles s'ouvrent sur des pépites de découvertes et de rencontres, Samantha Lavital et Philippe Gouin.
Neige noire, I'll Be Seeing it.
Philippe Delhumeau
07/10/2015
PARIS
Lucernaire
Mise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
L'avis de Yves-Alexandre Julien
Lucernaire
PARIS
"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
de Gérard RauberMise en scène de GÉrard Rauber
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