Louise Weber dite La Goulue
de Delphine Gustau
Mise en scène de Delphine Gandsart, Delphine Gustau
Avec Delphine Grandsart, Mathieu Michard (accordéon)
Bien plus qu’un spectacle, un hommage vibrant et vivant à une grande dame qui a marqué notre histoire : Louise Weber, dite La Goulue.
Le 12 juillet 1866, à Clichy, une petite fille voit le jour. Cette petite fille potelée aura un destin incroyable et son nom rimera avec Paris, les cabarets, la fête, l’insoumission et Montmartre. Cette petite fille se nomme Louise Weber, plus connue sous le nom de La Goulue. La Goulue, une femme irrévérencieuse, star du Moulin Rouge, égérie de Toulouse Lautrec, courtisée par des têtes couronnées, femme de scandale et gloutonne de la vie et de ses plaisirs. Mais sous le faste de cette époque et de cette vie riche en rebondissements et en amants, se cache un destin tragique.
Certes, le nom de La Goulue est connu de par le monde entier, mais point celui de Louise Weber ; et c’est avec beaucoup de patience, d’amour et d’humilité que deux Delphine se sont associées pour nous dévoiler la vie de cette femme atypique. Delphine Gustau signe le texte, Delphine Grandsart se charge de l’interprétation et toutes deux travaillent d’arrache-pied sur la mise en scène. Un travail de plus de deux années afin de récolter toutes les informations nécessaires. Et cela n'a pas été chose aisée. Puis vient le temps de l’écriture, également un exercice difficile. L’auteur cherche à être au plus près de ce qu’a vécu Louise Weber, s’imaginant ses mots et ses émotions. Et puis il faut choisir, sélectionner minutieusement ce que l’on garde, ce que l’on va raconter de toute cette histoire de vie. Une vie bien remplie. Louise vit la perte de ses parents enfant, elle vient d’un milieu pauvre, elle est envoyée au couvent, d’où elle s’enfuit dès ses 14 ans. Elle s’essaiera aux métiers honnêtes (blanchisseuse), mais c’est peine perdu pour cet oiseau épris de liberté. La découverte des cabarets et des bals où on la paie pour qu’elle danse marque un changement radical dans sa vie. Elle deviendra la star du Moulin Rouge, un nouveau cabaret-dancing-bar à succès. Elle y connaîtra le succès notamment grâce à son formidable coup de pied, son cœur brodé et ses frasques. Mais elle n’y fera qu’un bref passage de quatre années. Puis elle se tournera vers les foires et deviendra dompteuse. Avec le tempérament qu’elle a, pas étonnant que ce soit elle qui mate les fauves à présent. Enfin, elle mourra ruinée d’une attaque d’apoplexie en 1929 à Saint-Ouen, là où elle a vu le jour. Ajoutez à cette vie trépidante une foule d’amants et amantes ; des maris qui ont la main lourde et le coude leste ; une situation financière qui s’apparente à des montagnes russes, elle sera tantôt très pauvre, puis très riche, pour se retrouver à nouveau dans le dénuement ; une amitié franche et profonde avec Toulouse Lautrec ; son amour des bêtes et la perte d’un enfant, son fils Simon dit Bouton d’or, vous serez encore bien loin de comprendre et de cerner le personnage.
Delphine Grandsart, elle, a pourtant réussi cet exploit. Tout en douceur et nuances, avec un amour immense pour cette femme, elle incarne une Goulue et nous raconte son histoire. Un destin que les Delphine décident de commencer par la fin et d’y remonter le cours. C’est une Goulue bouffie et titubante qui nous accueille. Elle peine à tenir debout, mais pourtant, elle est toujours là ! Les autres sont partis, sont morts, elle se retrouve seule dans sa caravane avec tous les animaux qu’elle a recueillis. Mais la mort ne veut pas d’elle, elle la fuit. C’est un choix innovant et remarquable que de commencer par la fin de l’histoire. Au fur et à mesure que la Goulue rajeunit et qu’elle nous dévoile les tranches de sa vie, on comprend mieux son parcours. Comment et surtout pourquoi Louise Weber est devenue La Goulue.
Delphine Grandsart interprète Louise Weber a chaque étape de sa vie et réalise par la même un tour de force. Il en faut du courage pour "s’attaquer" à ce personnage. Qu’elle soit âgée et malade, jeune amoureuse prête à crever par amour, ou petite fille perdue priant sa mère de la regarder du haut des cieux, Delphine Grandsart nous émeut. Elle est touchante, juste et entièrement impliquée. Elle vibre à chacun des instants et nous donne des frissons. Elle joue également avec le public, La Goulue apostrophant les clients du Moulin Rouge et étant une femme qui ne passait pas inaperçue, la Louise Weber de Delphine Grandsart nous parle droit dans les yeux. Elle nous bouscule mais c’est pour mieux nous toucher et partager ce monde avec le public. Dès les premières notes, elle nous fait rentrer dans son univers.
Un univers simple et magnifique que compose la scénographie. Là encore, il a fallu des heures de recherches pour trouver tous les éléments d’époque. Une petite coiffeuse, un tonneau, des pinceaux de maquillage, une flasque, un paravent... Au moment où l’on passe la porte de la salle du théâtre, on est aspiré dans les années 1880. Un voyage dans le temps avec la gouaille parisienne à la bouche. Et les notes d’accordéon à l’oreille.
Delphine Grandsart n’est pas seule sur scène, l’esprit de La Goulue est avec elle à chaque instant, mais également une présence discrète et nécessaire, celle d’un homme. Matthieu Michard l’accompagne à l’accordéon. Il est l’air du Paris de cette époque ; il est les figures masculines de la vie de Louise Weber ; il est l’acolyte de Delphine dans les chansons.
Oui, Delphine interprète, vit, danse et chante. Des reprises de l’époque avec un succès d’Yvette Guilbert, des créations originales et puis des chansons anarchistes. C’est fort et ça vous prend aux tripes, le public ne pouvant s’empêcher de donner du coffre quand le moment s’en fait sentir.
Le spectacle est encore tout frais. Mais il est travaillé à la perfection, tout y est juste et raisonne. C’est un hommage vibrant à La Goulue, mais également aux femmes et à la vie de cette époque. Car ces femmes, ces personnages marquants ont tellement bouleversé leur temps que leur empreinte demeure encore aujourd’hui. Et c’est aussi grâce à ces personnes que nous nous sommes libérés de bons nombre d’entraves sociales et humaines. Alors merci aux Delphine, à Matthieu et à toute l’équipe du magnifique spectacle « Louise Weber dite La Goulue ». C’est un spectacle qui mérite une longue et belle vie. Et surtout merci à La Goulue et à ses comparses pour le rayonnement de leur destin, certes difficile, mais non point en vain.
Certes, le nom de La Goulue est connu de par le monde entier, mais point celui de Louise Weber ; et c’est avec beaucoup de patience, d’amour et d’humilité que deux Delphine se sont associées pour nous dévoiler la vie de cette femme atypique. Delphine Gustau signe le texte, Delphine Grandsart se charge de l’interprétation et toutes deux travaillent d’arrache-pied sur la mise en scène. Un travail de plus de deux années afin de récolter toutes les informations nécessaires. Et cela n'a pas été chose aisée. Puis vient le temps de l’écriture, également un exercice difficile. L’auteur cherche à être au plus près de ce qu’a vécu Louise Weber, s’imaginant ses mots et ses émotions. Et puis il faut choisir, sélectionner minutieusement ce que l’on garde, ce que l’on va raconter de toute cette histoire de vie. Une vie bien remplie. Louise vit la perte de ses parents enfant, elle vient d’un milieu pauvre, elle est envoyée au couvent, d’où elle s’enfuit dès ses 14 ans. Elle s’essaiera aux métiers honnêtes (blanchisseuse), mais c’est peine perdu pour cet oiseau épris de liberté. La découverte des cabarets et des bals où on la paie pour qu’elle danse marque un changement radical dans sa vie. Elle deviendra la star du Moulin Rouge, un nouveau cabaret-dancing-bar à succès. Elle y connaîtra le succès notamment grâce à son formidable coup de pied, son cœur brodé et ses frasques. Mais elle n’y fera qu’un bref passage de quatre années. Puis elle se tournera vers les foires et deviendra dompteuse. Avec le tempérament qu’elle a, pas étonnant que ce soit elle qui mate les fauves à présent. Enfin, elle mourra ruinée d’une attaque d’apoplexie en 1929 à Saint-Ouen, là où elle a vu le jour. Ajoutez à cette vie trépidante une foule d’amants et amantes ; des maris qui ont la main lourde et le coude leste ; une situation financière qui s’apparente à des montagnes russes, elle sera tantôt très pauvre, puis très riche, pour se retrouver à nouveau dans le dénuement ; une amitié franche et profonde avec Toulouse Lautrec ; son amour des bêtes et la perte d’un enfant, son fils Simon dit Bouton d’or, vous serez encore bien loin de comprendre et de cerner le personnage.
Delphine Grandsart, elle, a pourtant réussi cet exploit. Tout en douceur et nuances, avec un amour immense pour cette femme, elle incarne une Goulue et nous raconte son histoire. Un destin que les Delphine décident de commencer par la fin et d’y remonter le cours. C’est une Goulue bouffie et titubante qui nous accueille. Elle peine à tenir debout, mais pourtant, elle est toujours là ! Les autres sont partis, sont morts, elle se retrouve seule dans sa caravane avec tous les animaux qu’elle a recueillis. Mais la mort ne veut pas d’elle, elle la fuit. C’est un choix innovant et remarquable que de commencer par la fin de l’histoire. Au fur et à mesure que la Goulue rajeunit et qu’elle nous dévoile les tranches de sa vie, on comprend mieux son parcours. Comment et surtout pourquoi Louise Weber est devenue La Goulue.
Delphine Grandsart interprète Louise Weber a chaque étape de sa vie et réalise par la même un tour de force. Il en faut du courage pour "s’attaquer" à ce personnage. Qu’elle soit âgée et malade, jeune amoureuse prête à crever par amour, ou petite fille perdue priant sa mère de la regarder du haut des cieux, Delphine Grandsart nous émeut. Elle est touchante, juste et entièrement impliquée. Elle vibre à chacun des instants et nous donne des frissons. Elle joue également avec le public, La Goulue apostrophant les clients du Moulin Rouge et étant une femme qui ne passait pas inaperçue, la Louise Weber de Delphine Grandsart nous parle droit dans les yeux. Elle nous bouscule mais c’est pour mieux nous toucher et partager ce monde avec le public. Dès les premières notes, elle nous fait rentrer dans son univers.
Un univers simple et magnifique que compose la scénographie. Là encore, il a fallu des heures de recherches pour trouver tous les éléments d’époque. Une petite coiffeuse, un tonneau, des pinceaux de maquillage, une flasque, un paravent... Au moment où l’on passe la porte de la salle du théâtre, on est aspiré dans les années 1880. Un voyage dans le temps avec la gouaille parisienne à la bouche. Et les notes d’accordéon à l’oreille.
Delphine Grandsart n’est pas seule sur scène, l’esprit de La Goulue est avec elle à chaque instant, mais également une présence discrète et nécessaire, celle d’un homme. Matthieu Michard l’accompagne à l’accordéon. Il est l’air du Paris de cette époque ; il est les figures masculines de la vie de Louise Weber ; il est l’acolyte de Delphine dans les chansons.
Oui, Delphine interprète, vit, danse et chante. Des reprises de l’époque avec un succès d’Yvette Guilbert, des créations originales et puis des chansons anarchistes. C’est fort et ça vous prend aux tripes, le public ne pouvant s’empêcher de donner du coffre quand le moment s’en fait sentir.
Le spectacle est encore tout frais. Mais il est travaillé à la perfection, tout y est juste et raisonne. C’est un hommage vibrant à La Goulue, mais également aux femmes et à la vie de cette époque. Car ces femmes, ces personnages marquants ont tellement bouleversé leur temps que leur empreinte demeure encore aujourd’hui. Et c’est aussi grâce à ces personnes que nous nous sommes libérés de bons nombre d’entraves sociales et humaines. Alors merci aux Delphine, à Matthieu et à toute l’équipe du magnifique spectacle « Louise Weber dite La Goulue ». C’est un spectacle qui mérite une longue et belle vie. Et surtout merci à La Goulue et à ses comparses pour le rayonnement de leur destin, certes difficile, mais non point en vain.
Cyriel Tardivel
31/05/2017
PARIS
Lucernaire
Mise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
L'avis de Yves-Alexandre Julien
Lucernaire
PARIS
"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
de Gérard RauberMise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
L'avis de Yves-Alexandre Julien
PARIS
Lucernaire
"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
de Gérard Rauber
Mise en scène de GÉrard Rauber
Lucernaire
"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
de Gérard Rauber
Mise en scène de GÉrard Rauber
PARIS
Théâtre Poche Montparnasse
Entre scandale et subtilité : les Diaboliques à la barre
de Christophe Barbier D'Après Jules Barbey D'Aurevilly
Mise en scène de Nicolas Briançon
Théâtre Poche Montparnasse
Entre scandale et subtilité : les Diaboliques à la barre
de Christophe Barbier D'Après Jules Barbey D'Aurevilly
Mise en scène de Nicolas Briançon
PARIS
A la galerie Hélène Aziza
La folle passion de Franz Liszt et Marie D’Agoult
de Pierre Bréant
Mise en scène de Philippe Mercier
A la galerie Hélène Aziza
La folle passion de Franz Liszt et Marie D’Agoult
de Pierre Bréant
Mise en scène de Philippe Mercier