L'Iliade et l'Odyssée
de Homère
Mise en scène de Pauline Bayle
Avec le collectif A Tire-d'aile
Un diptyque théâtral qui vit la guerre autrement.
Une semaine d'épopée vient de s'achever au Théâtre Sorano. Une semaine de poésie antique jouée par cinq comédiens aux parcours éclectiques. Une semaine d'adaptation et de mise en scène homérique proposée par le collectif A Tire-d'aile et Pauline Bayle. Jeune dramaturge au succès ascendant qui vient d'inscrire une nouvelle pièce rare à son édifice.
Nous sommes le vendredi 9 décembre 2017, il est 19h quand des voix s'élèvent de la foule. Le peuple assiste à la dispute qui causera tant de morts, dix ans de guerre à Troie. La scène se joue au cœur de la cité, au sein du public. Les citoyens débordent, il n'y a pas assez de place pour accueillir la totalité des spectateurs qui trépignent encore à l'extérieur. Vous voilà projeté des siècles auparavant, au berceau de l'humanité, quand les dieux se partageaient encore le panthéon céleste. « Grecs venaient ! », suivez les héros là où l'action se passe : engouffrez-vous au Théâtre !
L'Iliade chante la guerre en 15 337 vers. L'adaptation contemporaine de Pauline Bayle doit être percutante et efficace. Ses héros ne se battent pas, ils racontent leurs exploits. Il énumèrent leurs victimes comme pour rendre hommage aux cœurs vaillants. On voit le combat dans leurs yeux qui cherchent au loin, dans leurs postures fières et immobiles. La faute est rendue aux dieux dans des scènes de jeux lubriques et puérils. Le pouvoir est entre les mains des désirs les plus triviaux. Sur Terre, c'est Achille qui concentre l'attention de l'Assemblée. C'est une voix androgyne qui sort de ce corps frêle à l'allure garçonne et à la chevelure de nymphe. Toute sa colère est concentrée dans des caprices infantiles qui crient « maman », qui pleurent son ami, son amante et sa fierté. Et l'interrogation de Pauline Bayle devient efficiente : « et si le poète (Homère) convoquait la force des hommes pour mieux nous parler de leurs faiblesses ? »...
L'Odyssée d'Ulysse est un récit peuplé de créatures fantastiques. L'aventure défile à travers des paysages apocalyptiques qui nourrissent encore nos imaginaires. Cet héro recourt à la ruse pour défier les obstacles sans cesse mis sur son passage. Ici, ce sont cinq voix qui parlent pour lui, qui plaident sa cause si vaine et pourtant très simple. Depuis la fin de la guerrre de Troie, Ulysse erre depuis bientôt dix ans pour retrouver sa femme, son fils et sa place de roi à Ithaque. Le héro subit son destin glorieux pour retrouver sa condition humaine. Humble et courageux, ce soir il devient plus accessible que jamais, à nous mortels. L'impatience est palpable et nourrie par de longs discours rétrospectifs qui convergent vers un seul but. Nous n'attendons qu'une chose, ce climax qui lui fera retrouver sa bien aimée : Pénélope. La sensiblerie est prise au sérieux. L'amour gagne, toujours.
Le travail colossal d'une pièce comme celle-ci met aussi son point d'honneur dans sa finesse. La mise en scène tisse un univers séduisant : là où les armes deviennent paillettes, où un massacre prend l'allure d'une danse contemporaine, où l'humour est modeste. Quand des choix scéniques vous parlent de politique. Pour que Zeus ait la peau noire, que les femmes interprètent les héros les plus puissants et que les scènes d'amour se cache parfois derrière deux visages du même sexe. Tonnerre d’applaudissements, vacarme d'enthousiasmes. Cette nuit, les héros dormiront sur leurs deux oreilles...
Nous sommes le vendredi 9 décembre 2017, il est 19h quand des voix s'élèvent de la foule. Le peuple assiste à la dispute qui causera tant de morts, dix ans de guerre à Troie. La scène se joue au cœur de la cité, au sein du public. Les citoyens débordent, il n'y a pas assez de place pour accueillir la totalité des spectateurs qui trépignent encore à l'extérieur. Vous voilà projeté des siècles auparavant, au berceau de l'humanité, quand les dieux se partageaient encore le panthéon céleste. « Grecs venaient ! », suivez les héros là où l'action se passe : engouffrez-vous au Théâtre !
L'Iliade chante la guerre en 15 337 vers. L'adaptation contemporaine de Pauline Bayle doit être percutante et efficace. Ses héros ne se battent pas, ils racontent leurs exploits. Il énumèrent leurs victimes comme pour rendre hommage aux cœurs vaillants. On voit le combat dans leurs yeux qui cherchent au loin, dans leurs postures fières et immobiles. La faute est rendue aux dieux dans des scènes de jeux lubriques et puérils. Le pouvoir est entre les mains des désirs les plus triviaux. Sur Terre, c'est Achille qui concentre l'attention de l'Assemblée. C'est une voix androgyne qui sort de ce corps frêle à l'allure garçonne et à la chevelure de nymphe. Toute sa colère est concentrée dans des caprices infantiles qui crient « maman », qui pleurent son ami, son amante et sa fierté. Et l'interrogation de Pauline Bayle devient efficiente : « et si le poète (Homère) convoquait la force des hommes pour mieux nous parler de leurs faiblesses ? »...
L'Odyssée d'Ulysse est un récit peuplé de créatures fantastiques. L'aventure défile à travers des paysages apocalyptiques qui nourrissent encore nos imaginaires. Cet héro recourt à la ruse pour défier les obstacles sans cesse mis sur son passage. Ici, ce sont cinq voix qui parlent pour lui, qui plaident sa cause si vaine et pourtant très simple. Depuis la fin de la guerrre de Troie, Ulysse erre depuis bientôt dix ans pour retrouver sa femme, son fils et sa place de roi à Ithaque. Le héro subit son destin glorieux pour retrouver sa condition humaine. Humble et courageux, ce soir il devient plus accessible que jamais, à nous mortels. L'impatience est palpable et nourrie par de longs discours rétrospectifs qui convergent vers un seul but. Nous n'attendons qu'une chose, ce climax qui lui fera retrouver sa bien aimée : Pénélope. La sensiblerie est prise au sérieux. L'amour gagne, toujours.
Le travail colossal d'une pièce comme celle-ci met aussi son point d'honneur dans sa finesse. La mise en scène tisse un univers séduisant : là où les armes deviennent paillettes, où un massacre prend l'allure d'une danse contemporaine, où l'humour est modeste. Quand des choix scéniques vous parlent de politique. Pour que Zeus ait la peau noire, que les femmes interprètent les héros les plus puissants et que les scènes d'amour se cache parfois derrière deux visages du même sexe. Tonnerre d’applaudissements, vacarme d'enthousiasmes. Cette nuit, les héros dormiront sur leurs deux oreilles...
Clémentine Picoulet
11/12/2017
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En décembre 1989, l'une des plus effroyables et dernière dictature communiste totalitaire à l'Est de l'Europe, s'écroule. Éclate alors le scandale : la découverte des orphelinats roumains. Les témoignages, à la limite du supportables, rapportent l'horreur...
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de Gérard Rauber
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