La Veuve et le Grillon
de Patrick Cohën‐Akenine
Mise en scène de Mireille Larroche
Avec Blandine Folio Peres, Bernard Deletré, Natalie Van Parys, L’Ensemble des Folies Françoises
"Tout est mystère dans l'amour, ses flèches, son carquois, son flambeau, son enfance : ce n'est pas l'ouvrage d'un jour, que d'épuiser cette science", Madame de Sévigné.
L'amour, est-ce une science ? La science, s'élucide-t-elle dans les frasques de l'amour ? La vie sentimentale s'ouvre à cur ouvert sur un modus-operandi, conjonctions moirées d'émotions, ternies de déceptions. L'amour, ce mot universel traverse siècles et continents, sociétés et cultures, murs et pensées. Les pensées de Madame de Sévigné et de Jean de la Fontaine convient l'auditoire à prêter l'oreille, en avant-scène des appartements de Madame, dans son Cabinet des Curiosités. Propos jansénistes et rigoristes de l'amour radical donnent la réplique aux prophéties en vers des vertus de l'amour libertin.La Veuve et le Grillon s'empare de la scène, quatre-vingt minutes durant, à bord du plus grand petit opéra du monde, La Péniche Opéra. Ancrée quai de Loire, à côté le bassin de la Villette, coule des eaux tranquilles vers le canal de l'Ourcq. Cette scène flottante suscite convoitise et intérêt à en franchir le guet. Mireille Larroche, la très sympathique directrice à bord, propose depuis plus d'une décennie un éventail artistique éclectique orienté vers une programmation contemporaine lyrique, osmose de musique classique, de danse, de théâtre et de grands textes.L'accastillage du répertoire académique interprété sur la Péniche Opéra, révélateur des nouveaux talents de demain, s'inscrit comme une véritable institution dans le paysage de la scène lyrique d'Ile de France. L'accueil, le personnel de bord arbore le sourire, une cédille sévillane à ne pas piquer des vers La Fontaine, des politesses tout en révérence et forme, en conviennent à Madame de Sévigné. La convivialité à bord de la Péniche Opéra, la diplomatie du bonheur dans cette ambassade de la Culture du Siècle des Lumières.Le Cabinet des Curiosités, un candélabre éclaire d'un reflet de cire Madame de Sévigné, sise à table, la plume lancée dans de grandes chevauchées phrasées. La tristesse farde le visage, l'empreinte des amours passés a creusé une rivière où coulent des larmes et flottent une bordée de colère et de désappointement. A qui s'adressent ces mots encrés sur la lettre, dérive épistolaire générée par la confusion atemporel de sentiments filiaux ?L'ensemble Les Folies Françoises, un clavecin, une viole, un violon coupent le temps sur des airs de Jean-Baptiste Lully, Louis Couperin, Antoine Bsset et Michel Lambert. La gracieuse Natalie Van Parys chorégraphie en solo un menuet à trois temps, les airs de musique la portent sur un nuage, Jean de la Fontaine, l'il frivole, apprécie les envolées de la danseuse. Le célèbre fabuliste, courtoisement, pose le chapeau à plume dans le vestibule de chez Madame de Sévigné.La Fontaine entretient la conversation avec la maîtresse des lieux, abordant les sujets récurrents à la curiosité et portant le le thème à l'étude, l'amour, la mort, Dieu et le Roi. Madame de Sévigné, frappé d'un veuvage soudain en pleine jeunesse à 26 ans, vilipende la gente masculine, arbitralement jugée libertine et ne portant considération en l'amour que par le dessous des jupons. Son défunt époux fut affublé de cet acabit, en habit d'adultère. Son opinion des hommes est ainsi cousue sans revers. Le fil en l'aiguille coud l'ourlet des relations brodées de déceptions inconsidérées sur la chair de son fils. La tendresse, une dentelle d'émotions intenses fuse haut la pensée pour sa fille, uniquement. Les lettres, son enfant chérie en possède l'usufruit, fruit des pleurs cachés sous le cachet de la sensibilité manifestée chez la mère, fruit d'une austérité où seule l'ombre pénètre en profondeur jusqu'à obscurcir ce visage, autrefois si radieux.Jean de la Fontaine, en sa position d'homme de lettres, demeure aux antipodes de cette vie janséniste. Dans ce tête-à-tête, il s'accapare le propos tourné en tête-à-queue. Epithalames de fables récitées, Madame de Sévigné, séduite par le verbe joliment employé, reproche à son invité d'user des animaux dans ses vers affables.Les Folies Françoises perpétuent à intervalles réguliers les airs de compositeurs du XVIIe siècle. La touche blanche du clavecin offre une touche de poésie, la viole grattée apporte un son grave et mélodieux, l'archet sur le violon hisse la note au diapason. La danseuse virevolte, sautille sur la scène traversant la Péniche Opéra, l'enthousiasme se mire dans la pupille. Une Madame de Sévigné, plus vivante que jamais, magnifiée par l'interprétation de Blandine Folio-Peres, mezzo soprano. Une voix, une voix à vous embarquer péniche faisant, à la Cour du Roi Soleil.Jean de la Fontaine est incarné par Bernard Deletré, un grand baryton la splendeur personnifiée, le vers gouleyant au palais, l'homme de lettres à fable, l'homme de lettres des petites choses et des plaisirs de la vie. Natalie Van Parys, une chorégraphe bien dans son temps, la grâce portée en juste-au-corps.La mise en scène de Mireille Larroche, une comédie baroque digne des grands opéras, pour preuve, c'est sur la Péniche Opéra que La Veuve et le Grillon y ont été montés. L'ensemble Les Folies Françoises, une magnifique complicité lyrique, la viole et le violon donnent de la corde au clavecin, qui les salue de sa touche blanche. Les costumes d'époque habillant les comédiens et la danseuse, l'art de la haute couture, l'aiguille enfilée sur le métier à broder, un ouvrage de belle facture.Le texte de Daniel Soulier, un bonheur de littérature classique, aujourd'hui. La Veuve et le Grillon, un spectacle lyrique de toute beauté, Madame de Sévigné et Jean de la Fontaine auraient apprécié, le propos bien apprêté."Je suis Madame, tout semblable aux abeilles, à qui le bon Platon compare nos merveilles. Je suis chose légère et vole à tous sujets. Je vais de fleur en fleur et d'objet en objet", La Fontaine.
Philippe Delhumeau
22/03/2010
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