La Mauvaise Voie
de Juliette Prime, Emmanuelle Zagoria
Mise en scène de Simon Pons-Rotbardt
Avec Leslie Chantraine, Marion Gouvernet, Tolgay Pekin, Hélène Pointurier, Sabrina Thouraude, Laura Woody
''Attention Mesdames et Messieurs dans un instant ça va commencer,
Attachez vos ceintures et laissez-vous conduire sur l’autoroute des vacances.''
Attachez vos ceintures et laissez-vous conduire sur l’autoroute des vacances.''
Cet été, La Mauvaise Voie a pris l’autoroute des vacances, la route de la première chance, jusqu’en Avignon. Jouée au Off 2011 sur les scènes de la Cité des Papes, le succès fut retentissant. Un p’tit coup de klaxon sur fond d’automne, La Mauvaise Voie a repris l’autoroute des vacances, la route de toutes les chances, jusqu’à Paris. Rentrée 2011, côté Seine, sur la scène du théâtre Pixel pour cette création.Mamalette, un bien joli nom qui sent l’essence de la liberté et de l’originalité pour cette compagnie fraichement installée dans le paysage de la scène française. A sa tête, Estelle Valent (présidente et vidéaste) s’est entourée de jeunes comédiens dont le talent se hisse à la hauteur de leur générosité. Juliette Prime et Emmanuelle Zagoria, auteures et compositrices de la pièce, se fondent d’aise dans cet ensemble ouvert.La compagnie Mamalette nourrit de belles ambitions, interpréter son répertoire sur des scènes au Japon, en Australie, aux USA, en Turquie... Son répertoire, le registre des années 50, loin des paillettes et des flonflons, mais qui réveille les folles nuits des salles enfumées et enivrées d’alcool et de musique des music-halls de Paris. Ainsi, la comédie musicale vient de nouveau battre le plancher dans ce charmant et atypique théâtre Pixel, situé à une portée d’instruments à vent de la Butte Montmartre.Au numéro 18 de la rue Championnet, le passant s’arrête quelques instants et jette un regard aux affiches placardées sur les vitres. L’il se pare d’un plaisir soudain et l’envie de pousser la porte rouge à l’entrée devient irrésistible. L’accueil se glisse dans la simplicité des lieux, un bonjour chaleureux et un sourire se décrocheront d’un visage et vous raviront un instant. Ce p’tit bonheur, c’est le vin nouveau d’un cépage pur et sincère.L’histoire de La Mauvaise Voie, une balade dans la France des années 50. C’est dans le bureau calfeutré d’un ministère que se vote à main levée, un projet tenu secret... Défense d’écouter. Le dossier concerne la construction d’une autoroute, laquelle partirait de la périphérie parisienne et irai couler son macadam jusque dans le midi. La concurrence à la célèbre route nationale 7 chantée par Trénet est lancée comme le vaste chantier à planifier.Les "Pour" du ministère veulent faire activer les choses, c’est de bonne guerre. Même s’il faut déclarer la guerre aux "Contre" ayant le malheur d’habiter sur le tracé autoroutier. De mêlées en démêlées, la situation vire à la pelote de laine, le fil s’emmêle dans la cocasserie.Cette pièce est une pure fiction qui empreinte les clichés de l’administration d’hier revus et pas corrigés pour celle d’aujourd’hui. Une transposition écrite avec subtilité et intelligence, le ridicule de situation existe toujours dans la gestion des dossiers. L’Etat s’engage d’un côté, pour se mieux se désengager de l’autre. La roue s’enlise dans le bitume fumant, surtout quand il est question de construire la première autoroute desservant le nord au sud. Un pont en or érigé sous les scellés de la corruption pour les uns, une falaise friable pour les autres quand la réalité grignote les rêves.Fait d’actualité oblige, les grandes causes se défendent aussi sous la ceinture. A chaque époque, suffit ses peines de cur.L’écriture de cette pièce est un mélange doux-amer, édulcoré et corrosif, teintée de dérision et de finesse. Les mots sont toujours bien amenés comme guidés par une plume évoquant avec justesse l’expression donnée au rythme de cette comédie musicale.La direction musicale assurée par Thomas Macfarlane, c’est la clé de voute de ce spectacle. Une orchestration en solo pour cet artiste qu’il n’est plus besoin de présenter car son talent passe depuis longtemps par-delà les océans et les continents. Il module ses arrangements musicaux en accrochant ou en laissant en suspension les blanches et les noires. Le musicien se fond intégralement dans la mise en scène et sa musique rappelle les pianistes des jazz-club et des cabarets montmartrois.Les comédiens interprètent tour à tour plusieurs rôles. La distribution s’harmonise parfaitement à la mise en scène selon l’évolution de la pièce. Le rythme se cale sur les partitions, une énergie déployée intelligemment.L’interprétation collective est posée, réfléchie, virevoltante et sincère. La jeunesse des artistes traduit la volonté d’aller au bout d’eux-mêmes. Leur prestation est sans reproche car ils ont l’âme bien née pour exprimer leur passion de la scène et in situ, dans une comédie musicale. Chapeau Monsieur et révérences Mesdemoiselles.Un gros coup de cur pour Sabrina Thouroude, une voix qui s’engouffre dans la salle, impressionne et fige l’instant présent. Il y a en elle deux grandes voix, Sade et Patricia Kaas. Sabrina, une voix et une présence magnifiques.La mise en scène de Simon Pons-Rotbardt, un style épuré de tout artifice qui grandit l’espace et permet aux comédiens d’évoluer à leur aise et de se mettre en avant-scène. C’est simple, efficace et plaisant.La Mauvaise Voie, une belle comédie musicale à découvrir au théâtre Pixel. Un billet pour 65 minutes de plaisir à partager à plusieurs.
Philippe Delhumeau
21/09/2011
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