Le Songe d’une nuit d’été
de William Shakespeare
Mise en scène de Hinrich Horstkotte
Le chef-d’oeuvre d’une compagnie faite d’êtres de bois et de sang. Une histoire d’amour magnifique entre les marionnettistes et leurs marionnettes.
Le 27 février 1913 démarre la merveilleuse histoire des Marionnettes de Salzburg. Anton Aicher, jeune sculpteur amoureux de musique et d’opéra, présente à ses amis sa version de Bastien et Bastienne de Mozart, qu’il réalise avec des marionnettes. Fort de cette première création qui reçoit un franc succès, et de l’encouragement de ses amis, Aicher décide de poursuivre l’aventure. Cent ans plus tard, après avoir traversé deux guerres, les marionnettistes, leurs marionnettes et la magie sont toujours au rendez-vous. Enrichis par leurs découvertes et de leurs expériences au fil du temps, la compagnie des Marionnettes de Salzburg fait le tour du monde et intègre des artistes de tous les pays. Avec passion et amour, ils créent et donnent vie à des êtres de bois et de fils dans un univers enchanté et enchanteur.Quoi de mieux que la plus poétique et la plus belle pièce du grand maître William Shakespeare pour cette compagnie hors du commun ?! Le Songe d’une nuit d’été des Marionnettes de Salzburg est une pure merveille ! L'imagination de la troupe ne connaît aucune limite, c’est ainsi qu'elle fait vivre le délire génial et magique de Shakespeare. La pièce traite de toutes les facettes de l’amour, passionné, soumis, affligé, rejeté, ainsi que de tout ce qui en découle comme la trahison, la colère, le sexe... Trois couples d’humains, un père qui s’oppose à une idylle, une fuite dans la forêt, des jeunes gens prêts à tout par amour... A cela vient se mêler dans le monde enchanté de la forêt un roi et une reine en conflit d’intérêt, une fleur magique, des fées, un lutin malicieux, des danses, des chants... Et pour couronner le tout, une troupe d’artisans mal dégrossis qui organisent un spectacle pour les noces du Duc et de la Duchesse.C’est avec précisions et d’infinis détails que les artistes de la compagnie des Marionnettes de Salzburg font vivre les personnages du Songe d’une nuit d’été. Chacune de leurs créations est étudiée et possède une véritable personnalité. Le travail du monde magique est titanesque tant il est minutieux. Titania et Obéron sont sublimes. Mi-être humain, mi-animal, ils volent, possèdent des ailes pour l’une et une queue de paon pour l’autre. La connotation d’avec les divinités indoue est claire et très juste. Et pour une fois dans les ô combien nombreuses adaptations de la pièce, le page est présent sur scène, ce qui rend vivante et claire la dispute du roi des ombres et de la reine des fées. Puck est un petit diablotin mi-moustique, mi- vampire, vif, drôle, espiègle et attachant. La Cour de la reine des fées au caractère marqué, ou les libellules en opposition avec les serviteurs d’Obéron nous offrent un ballet enchanteur.Tout est merveilleux dans cette création. De l’ouverture de la pièce sur les mots de Prospéro dans La Tempête : "Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves et notre petite vie est entourée de sommeil", au marionnettiste de fin qui vient sur scène en manipulant Puck pour remercier le public et lui demander sa clémence. Durant 2h30, c’est un rêve que les artistes et le public font ensemble. L’entracte en est même de trop et l’on attend avec impatience la suite de l’histoire.Les marionnettistes passionnés de Salzburg ont créé un univers à part. La scénographie, mélange de tissus peints pour les différents fonds de scène, de sculptures, d’arbres, de rochers, le lit de Titania, les murs de bois pour la maison de Peter Quince... défilent sous les yeux médusés des spectateurs pour les emmener dans les différents lieux de l’action. Quelle précision étonnante dans leur travail. Du crépuscule aux étoiles, en passant par les biches qui galopent joyeusement, les oiseaux et les bulles qui emplissent l’air... rien n’est laissé au hasard ou simplement survolé.Quant à la manipulation des marionnettes, elle est telle qu’il semble que les hommes de bois sont vivants. Les soupirs, les regards, les poignées de main, les embrassades sont véritables. Le simple fait de voir une grenouille traverser le plateau est un ravissement. Un marionnettiste interprète un Bottom de chair et de sang. Méconnaissable sous sa tête d’âne, il donne encore plus de vie dans le rapport des êtres magiques, si petits face à cet humain gigantesque. Une idée de génie !Les voix des personnages, bien distinctes et attribuées à chacun, est un choix parfait. Bien que les voix soient enregistrées en bande sonore, cela n’est nullement dérangeant et l’on ne pouvait imaginer meilleure voix pour chaque personnage.L’histoire est traitée avec beaucoup d’humour et une pointe de référence à l’univers des dessins animés. Les artisans sont de véritables clowns décalés et si attachants. Leur représentation de La très lamentable comédie et la très cruelle mort de Pyrame et Thisbé vaut un spectacle à elle seule.La version du Songe d’une nuit d’été par les marionnettistes de Salzburg est sans conteste une des plus belles adaptations de l’histoire de Shakespeare depuis sa création. Un hommage tout particulier qu’ils rendent à l’auteur par leur travail, leur amour et leur passion. Un pur moment de poésie, un instant hors de l’espace et du temps qui fait de cette création un chef-d’uvre et des marionnettistes de Salzburg de véritables maîtres dans leur domaine.
Cyriel Tardivel
28/11/2012
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