Ore
de Gabriel Calderon
Mise en scène de Adel Hakim
Avec Véronique Ataly, Anthony Audoux, Philippe Cherdel, Eddie Chignara, Bénédicte Choisnet, Etienne Coquereau, Matthieu Dessertine, Louise Lemoine Torrès, Ana Karina Lombardi, Lara Suyeux
Famille, je vous hais
Adel Hakim, un globe-trotter des scènes d’Amérique latine. Antigone interprété par les acteurs du Théâtre National palestinien, c’était lui aussi à la mise en scène.
Chili con Hakim, Adel met en scène des textes de Sénèque, Pier Paolo Pasolini, Hanokh Levin, Carlo Goldoni, etc. Des rencontres, il en réalise de passionnantes au contact des élèves de l’Université du Chili et de l’Université catholique de Santiago, lesquels le convièrent à leurs spectacles de fin d’année. Invité à assister aux représentations des comédiens professionnels, il découvre d’intéressantes créations au Teatro Nacional Chileno et au Teatro Camino. A quelques heures d’avion, l’Uruguay l’accueille en sa capitale Montévideo. Sophocle et Martin Crimp sont les deux spectacles qu’il a présentés à la Comédie Nationale à Montévideo. Dans le cadre du Théâtre des Quartiers du monde, Adel Hakim a donné l’occasion au public de découvrir les textes de l’auteur chilien Benjamin Galemiri.Pour l’heure et ce, jusqu'au 21 avril, l’écriture de Gabriel Calderon, une immersion dans trois textes reliés par un fil conducteur, la famille. Quelles familles !Gabriel Calderon, un jeune dramaturge né en 1982 à Montévideo. Le théâtre. Des études d’art dramatique jusqu'à la publication de quatorze pièces, qu'il monte en scène. Comédien et directeur de compagnie, Gabriel Calderon n’est jamais rassasié.Studio Casanova, Ivry/Seine à l’Ore uruguayenne. Une création de Gabriel Calderon en 2012.20 heures. La journaliste présente le journal télévisé des informations locales. Sur le terrain, le direct, assuré par une reporter et ses assistants, montre des images de militaires déployés dans les rues de la ville. Quelque chose est en train de se préparer.Le décor. Des tables et des bancs occupent l’espace géométrique du plateau sans limite définie. La lumière condamne les zones d’ombre et encercle d’un halo élargi des gens assis, lesquels semblent soucieux et absents.Résumé. Une fille a été enlevée par les militaires à une époque de dictature. Quelques années plus tard, son frère veut s’engager dans l’armée. Pour le père et la mère, cette décision du fils apparaît comme une insulte au passé. Arrivent le Général et son fils, également militaire. Ils ont une mission : l’armée a besoin de recrues en vue de combattre un nouvel ennemi. Cette irruption va révéler des secrets de famille inattendus.A tour de rôle, les gens assis de part et d’autre de la scène se lèvent et prennent la parole. Le père tempère une colère mise sous-mot à couvert jusqu'à l’arrivée de son fils. La situation se tord d’une tension subite quand ce dernier annonce sa volonté de s’enrôler dans l’armée. Père et fils violentent la discussion de mots secs et blessants. L’arrivée de la mère ne dédramatise pas le conflit familial, lequel a été généré, quelques années auparavant, par l’enlèvement de leur fille.L’intensité de la pièce monte en puissance. S’ensuivent un déchaînement d’événements auxquels s’ajoutent des imprévus. Des protagonistes arrivent de partout, à croire qu'une émeute a envahi la scène.Dix, ils ne sont que dix et ils démontrent une telle énergie dans leur jeu qu'il faut suivre leurs évolutions sans ciller. Ils ne parlent pas, ils exultent. L’agression verbale est omniprésente d’un bout à l’autre de la représentation.D’un fait divers, une mécanique de foule se met en route, plus personne ne s’occupe de personne. C’est à ce moment que se reconnait la main magique du metteur en scène.
L’influence du théâtre grec antique se dessine selon le fil de l’histoire. Pièce en trois actes, le triptyque est respecté, tragédie, comédie, tragi-comédie.La réalité guide un traumatisme citoyen, les médias prennent le relais en diffusant des images prises sur le vif. Les événements agissent sur les individus à les faire déambuler dans un labyrinthe identitaire consommé jusqu''à la lie perverse et sanguine. Les personnages, pris entre torpeur et fictions, reviennent à eux dans le corps de l’autre. La complexité psychologique crée une dimension surréaliste qui excite les esprits les plus controversés et dérange les plus faibles.Torture du subconscient vu de l’extérieur, le passé réalimente des moments douloureux. Pour qui le sont-ils d’ailleurs ?L’intelligence de la mise en scène d’Adel Hakim fédère à l’écriture subtile du texte de Gabriel Calderon. La relativité des rapports s’articule autour de plusieurs personnages qui s’ignorent car drame, il y a.
La vidéo projette le monde en mouvement, le ville prise d’assaut par une lumière aveuglante. La peur de l’apocalypse s’infiltre en chacun, d’où la révélation des rancunes en haines, les gentils en méchants, les sensibles en tortionnaires.Ore n’est pas sans rappeler Un Siècle d’industrie de Marc Dugowson. L’histoire d’une galerie de personnages dans l’Allemagne des années 20 à nos jours.Que dire de Véronique Ataly, Anthony Audoux, Philippe Cherdel, Eddie Chignara, Bénédicte Choisnet, Etienne Coquereau, Matthieu Dessertine, Louise Lemoine Torrès, Ana Karina Lombardi, Lara Suyeux.
Quelque soit l’interprétation adaptée, les comédiens forment un ensemble homogène, complice et rival, familier et haïssable, spontané et perfide. Une dynamique remontée à la puissance dix. Quelle puissance dans le jeu et dans les reprises.Adel Hakim magnifie une nouvelle fois le texte d’un dramaturge peu connu dans l’hexagone avec une alchimie qui est sienne au service du public.Ore, l’infiniment minuscule devient je, tu, il, nous, vous, ils à l’infini car chacun finit par se retrouver dans le jeu de l’autre, une façon détournée d’être pour fuir le passé et de ne pas être pour oublier le présent.
Chili con Hakim, Adel met en scène des textes de Sénèque, Pier Paolo Pasolini, Hanokh Levin, Carlo Goldoni, etc. Des rencontres, il en réalise de passionnantes au contact des élèves de l’Université du Chili et de l’Université catholique de Santiago, lesquels le convièrent à leurs spectacles de fin d’année. Invité à assister aux représentations des comédiens professionnels, il découvre d’intéressantes créations au Teatro Nacional Chileno et au Teatro Camino. A quelques heures d’avion, l’Uruguay l’accueille en sa capitale Montévideo. Sophocle et Martin Crimp sont les deux spectacles qu’il a présentés à la Comédie Nationale à Montévideo. Dans le cadre du Théâtre des Quartiers du monde, Adel Hakim a donné l’occasion au public de découvrir les textes de l’auteur chilien Benjamin Galemiri.Pour l’heure et ce, jusqu'au 21 avril, l’écriture de Gabriel Calderon, une immersion dans trois textes reliés par un fil conducteur, la famille. Quelles familles !Gabriel Calderon, un jeune dramaturge né en 1982 à Montévideo. Le théâtre. Des études d’art dramatique jusqu'à la publication de quatorze pièces, qu'il monte en scène. Comédien et directeur de compagnie, Gabriel Calderon n’est jamais rassasié.Studio Casanova, Ivry/Seine à l’Ore uruguayenne. Une création de Gabriel Calderon en 2012.20 heures. La journaliste présente le journal télévisé des informations locales. Sur le terrain, le direct, assuré par une reporter et ses assistants, montre des images de militaires déployés dans les rues de la ville. Quelque chose est en train de se préparer.Le décor. Des tables et des bancs occupent l’espace géométrique du plateau sans limite définie. La lumière condamne les zones d’ombre et encercle d’un halo élargi des gens assis, lesquels semblent soucieux et absents.Résumé. Une fille a été enlevée par les militaires à une époque de dictature. Quelques années plus tard, son frère veut s’engager dans l’armée. Pour le père et la mère, cette décision du fils apparaît comme une insulte au passé. Arrivent le Général et son fils, également militaire. Ils ont une mission : l’armée a besoin de recrues en vue de combattre un nouvel ennemi. Cette irruption va révéler des secrets de famille inattendus.A tour de rôle, les gens assis de part et d’autre de la scène se lèvent et prennent la parole. Le père tempère une colère mise sous-mot à couvert jusqu'à l’arrivée de son fils. La situation se tord d’une tension subite quand ce dernier annonce sa volonté de s’enrôler dans l’armée. Père et fils violentent la discussion de mots secs et blessants. L’arrivée de la mère ne dédramatise pas le conflit familial, lequel a été généré, quelques années auparavant, par l’enlèvement de leur fille.L’intensité de la pièce monte en puissance. S’ensuivent un déchaînement d’événements auxquels s’ajoutent des imprévus. Des protagonistes arrivent de partout, à croire qu'une émeute a envahi la scène.Dix, ils ne sont que dix et ils démontrent une telle énergie dans leur jeu qu'il faut suivre leurs évolutions sans ciller. Ils ne parlent pas, ils exultent. L’agression verbale est omniprésente d’un bout à l’autre de la représentation.D’un fait divers, une mécanique de foule se met en route, plus personne ne s’occupe de personne. C’est à ce moment que se reconnait la main magique du metteur en scène.
L’influence du théâtre grec antique se dessine selon le fil de l’histoire. Pièce en trois actes, le triptyque est respecté, tragédie, comédie, tragi-comédie.La réalité guide un traumatisme citoyen, les médias prennent le relais en diffusant des images prises sur le vif. Les événements agissent sur les individus à les faire déambuler dans un labyrinthe identitaire consommé jusqu''à la lie perverse et sanguine. Les personnages, pris entre torpeur et fictions, reviennent à eux dans le corps de l’autre. La complexité psychologique crée une dimension surréaliste qui excite les esprits les plus controversés et dérange les plus faibles.Torture du subconscient vu de l’extérieur, le passé réalimente des moments douloureux. Pour qui le sont-ils d’ailleurs ?L’intelligence de la mise en scène d’Adel Hakim fédère à l’écriture subtile du texte de Gabriel Calderon. La relativité des rapports s’articule autour de plusieurs personnages qui s’ignorent car drame, il y a.
La vidéo projette le monde en mouvement, le ville prise d’assaut par une lumière aveuglante. La peur de l’apocalypse s’infiltre en chacun, d’où la révélation des rancunes en haines, les gentils en méchants, les sensibles en tortionnaires.Ore n’est pas sans rappeler Un Siècle d’industrie de Marc Dugowson. L’histoire d’une galerie de personnages dans l’Allemagne des années 20 à nos jours.Que dire de Véronique Ataly, Anthony Audoux, Philippe Cherdel, Eddie Chignara, Bénédicte Choisnet, Etienne Coquereau, Matthieu Dessertine, Louise Lemoine Torrès, Ana Karina Lombardi, Lara Suyeux.
Quelque soit l’interprétation adaptée, les comédiens forment un ensemble homogène, complice et rival, familier et haïssable, spontané et perfide. Une dynamique remontée à la puissance dix. Quelle puissance dans le jeu et dans les reprises.Adel Hakim magnifie une nouvelle fois le texte d’un dramaturge peu connu dans l’hexagone avec une alchimie qui est sienne au service du public.Ore, l’infiniment minuscule devient je, tu, il, nous, vous, ils à l’infini car chacun finit par se retrouver dans le jeu de l’autre, une façon détournée d’être pour fuir le passé et de ne pas être pour oublier le présent.
Philippe Delhumeau
25/03/2013
Le Studio Casanova à Ivry/Seine propose de faire connaissance avec le dramaturge uruguayen Gabriel Calderon en lui consacrant un cycle "Trilogie uruguayenne". Du 18 mars au 21 avril, Adel Hakim invite le public à découvrir trois pièces dont le point commun est la famille avec ses failles et ses perversités : Ouz (Le Village), mise en scène Gabriel Calderon, en collaboration avec Adel Hakim, traduction Françoise Thanas ; Ore (Peut-être la vie est-elle ridicule), mise en scène Adel Hakim, en collaboration avec Gabriel Calderon, traduction Maryse Aubert ; Ex (Que crèvent les protagonistes), spectacle en espagnol (Uruguay) surtitré, mise en scène Gabriel Calderon, assisté de Mariana Geisinger.
Les textes sont publiés aux Editions Actes Sud-Papiers. [site]
PARIS
Lucernaire
Mise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
L'avis de Yves-Alexandre Julien
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la méthode Sherlock
de Paul Spera,andrea Redavid
Mise en scène de Andrea Redavid,paul Spera
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