Ca ira (1) Fin de Louis
de Joël Pommerat
Mise en scène de Joël Pommerat
Avec Saadia Bentaïeb, Agnès Berthon, Yannick Choirat, Éric Feldman, Philippe Frécon, Yvain Juillard, Anthony Moreau, Ruth Olaizola, Gérard Potier, Anne Rotger, David Sighicelli, Maxime Tshibangu, Simon Verjans, Bogdan Zamfir
« Ah ça ira, ça ira, ça ira, Les aristocrates à la lanterne. Ah ! ça ira, ça ira, ça ira ! Les aristocrates on les pendra. » C’est immédiatement à cet air révolutionnaire que l’on pense, lorsque l’on découvre, le titre de la nouvelle création théâtrale de Joël Pommerat et c’est bien de cela qu’il s’agit… 1789.
Refonte de la fiscalité, déficit plus élevé, abolition des privilèges pour le clergé, l’impôt unique, délabrement de la Monarchie, le peuple est en révolution pour des idées et une société qui permet plus de liberté… la gestion du pays est remise en question, c’est sur ce premier tableau – discours qui fait le bilan de l’état de la France autour d’une table cérémoniale- que débute le spectacle « Mesdames, Messieurs, je vous remercie pour votre attention ».
« Accordons-nous une place dans cette société »
Des comédiens sont dans la salle, donc dans le public, donc dans l’assemblée, le public est donc membre de l’assemblée nationale. Du public, les comédiens se manifestent, font entendre leurs voix, et leurs idées, ils applaudissent, huent, encensent etc ! Des réformes pour une voie vers la modernisation sont proposées, seulement il y a des réfractaires et ils se manifestent. Cela interroge notre capacité en tant que citoyen à être acteur au sein de notre « cité » aujourd’hui. Ce parti pris soulève des questions : sommes-nous conscients que nous sommes en partie responsables de l’état de la vie politique qui anime notre pays à l’heure actuelle, sommes-nous capables d’agir davantage, les droits qui ont été gagnés en 1789 sont-ils toujours respectés, faut-il un soulèvement etc.
« Un peu de calme, un peu d’élégance au moins »
Alors que nous sommes confortablement installés dans les fauteuils du TNT, de nombreuses questions traversent notre conscience de citoyen, d’autant plus que la parole des comédiens est souvent celle de gens du peuple et non de la noblesse. Pommerat a effectué de nombreuses recherches pour reconstituer l’histoire de notre Révolution, il a réussi avec le travail de ses comédiens au plateau, à actualiser cette histoire en travaillant une langue soutenue du 18ème mêlée à une langue plus courante du peuple. Le résultat est remarquable, néanmoins le bémol peut parfois se trouver dans la longueur de certains débats.
« La liberté est une liqueur généreuse qui a besoin d’un flacon solide pour la contenir »
L’espace est brillamment pensé. Le plateau peut être la scène des débats politiques, mais aussi leurs coulisses. Les différents tableaux se suivent mais ne se ressemblent pas. Pommerat nous offre la possibilité d’observer l’envers du décor en nous plaçant à des points de vue différents à chaque « scène » : accueil de la délégation étrangère, reportage journalistique, coulisse du discours du roi, salle du tiers état, assemblée nationale. Les tableaux sont d’une esthétique remarquable, les couleurs sont vives, leurs costumes - mis au goût du jour- impeccables, et les bascules de lumière sont flamboyantes ! Le tout est sans fioriture, sobre mais efficace et soigné. Nous ne sommes jamais dans la rue avec le peuple mais nous l’entendons, des explosions, et un tohu-bohu est en fond alors que des décisions et discussions importantes se déroulent entre les hommes de la vie politique. Une police citoyenne est même constituée.
« Ceux qui veulent notre perte, ce sont ceux qui veulent notre place »
L’esthétique est bel et bien soignée mais elle n’empêche qu’on assiste à des comportements primaires, presque animaux des membres de l’assemblée. Les avis divergent, se contredisent, des conflits sont ouverts, les paroles sont souvent coupées, contestées, entravées. Les corps s’agitent, s’agressent, les comédiens sont plein d’énergie et de vitalité passionnée et emportée. Nous n’avons pas été témoin de cette réalité politique mais le parallèle avec le comportement des hommes politiques aujourd’hui est à interroger. La pertinence de mettre en scène un tel débat au théâtre est fort de sens, non seulement, de part l’origine de sa naissance mais également parce que la question suivante est soulevée : les politiciens ne sont-ils pas avant tout de très bons comédiens ? Mais…oui, ça ira !
« La populace ne peut faire que des émeutes, pour faire une révolution, il faut le peuple. » Victor Hugo
« Accordons-nous une place dans cette société »
Des comédiens sont dans la salle, donc dans le public, donc dans l’assemblée, le public est donc membre de l’assemblée nationale. Du public, les comédiens se manifestent, font entendre leurs voix, et leurs idées, ils applaudissent, huent, encensent etc ! Des réformes pour une voie vers la modernisation sont proposées, seulement il y a des réfractaires et ils se manifestent. Cela interroge notre capacité en tant que citoyen à être acteur au sein de notre « cité » aujourd’hui. Ce parti pris soulève des questions : sommes-nous conscients que nous sommes en partie responsables de l’état de la vie politique qui anime notre pays à l’heure actuelle, sommes-nous capables d’agir davantage, les droits qui ont été gagnés en 1789 sont-ils toujours respectés, faut-il un soulèvement etc.
« Un peu de calme, un peu d’élégance au moins »
Alors que nous sommes confortablement installés dans les fauteuils du TNT, de nombreuses questions traversent notre conscience de citoyen, d’autant plus que la parole des comédiens est souvent celle de gens du peuple et non de la noblesse. Pommerat a effectué de nombreuses recherches pour reconstituer l’histoire de notre Révolution, il a réussi avec le travail de ses comédiens au plateau, à actualiser cette histoire en travaillant une langue soutenue du 18ème mêlée à une langue plus courante du peuple. Le résultat est remarquable, néanmoins le bémol peut parfois se trouver dans la longueur de certains débats.
« La liberté est une liqueur généreuse qui a besoin d’un flacon solide pour la contenir »
L’espace est brillamment pensé. Le plateau peut être la scène des débats politiques, mais aussi leurs coulisses. Les différents tableaux se suivent mais ne se ressemblent pas. Pommerat nous offre la possibilité d’observer l’envers du décor en nous plaçant à des points de vue différents à chaque « scène » : accueil de la délégation étrangère, reportage journalistique, coulisse du discours du roi, salle du tiers état, assemblée nationale. Les tableaux sont d’une esthétique remarquable, les couleurs sont vives, leurs costumes - mis au goût du jour- impeccables, et les bascules de lumière sont flamboyantes ! Le tout est sans fioriture, sobre mais efficace et soigné. Nous ne sommes jamais dans la rue avec le peuple mais nous l’entendons, des explosions, et un tohu-bohu est en fond alors que des décisions et discussions importantes se déroulent entre les hommes de la vie politique. Une police citoyenne est même constituée.
« Ceux qui veulent notre perte, ce sont ceux qui veulent notre place »
L’esthétique est bel et bien soignée mais elle n’empêche qu’on assiste à des comportements primaires, presque animaux des membres de l’assemblée. Les avis divergent, se contredisent, des conflits sont ouverts, les paroles sont souvent coupées, contestées, entravées. Les corps s’agitent, s’agressent, les comédiens sont plein d’énergie et de vitalité passionnée et emportée. Nous n’avons pas été témoin de cette réalité politique mais le parallèle avec le comportement des hommes politiques aujourd’hui est à interroger. La pertinence de mettre en scène un tel débat au théâtre est fort de sens, non seulement, de part l’origine de sa naissance mais également parce que la question suivante est soulevée : les politiciens ne sont-ils pas avant tout de très bons comédiens ? Mais…oui, ça ira !
« La populace ne peut faire que des émeutes, pour faire une révolution, il faut le peuple. » Victor Hugo
Aurore Lavidalie
20/10/2015
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En décembre 1989, l'une des plus effroyables et dernière dictature communiste totalitaire à l'Est de l'Europe, s'écroule. Éclate alors le scandale : la découverte des orphelinats roumains. Les témoignages, à la limite du supportables, rapportent l'horreur...
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