Bâtarduo
de Alicia Roda
Mise en scène de Alicia Roda
Avec Luana Kim, Frédéric Morel
Alicia Roda incarne au TNO la diabolique Mara de La Jeune Fille Violaine. Mais c’est aussi une auteur dont les préoccupations sont aux antipodes de celles de Claudel. Son érotisme n’a rien à envier à Jean Genet ou à Georges Bataille.
Il faut franchir la barrière de l’obscurité avec une petite surprise à la clef et s’installer confortablement dans la salle, pour distinguer deux personnages juste éclairés par des lucioles. Plus besoin de cacher sa pudibonderie, puisque c’est la nuit !... Frédéric Morel donne le ton, mi-frustré, mi-lucide. Il s’appuie à une colonne, tel un Saint Sébastien percé de flèches. Ces flèches sont celles de l’impuissance qui, en fin de compte, ne constituent pas un total fiasco. En tant que mystique, il y retrouve son compte… et cette absence de coït est une manière de torturer sa femme. De la dominer. Avec le rituel adéquat : liens et tentative de momification.Luana Kim, allongée sur le sol, campe l’épouse qui rêve aux moments d’extase qu’elle a connus. Avec un langage très fleuri, elle nous trace la « carte du tendre ». Mais la carte du tendre 2017, bien loin des précieuses qui en perdraient leurs mouches, car elle ne nous épargne aucune des étapes de l’amour, et de l’amour bien fait, se vengeant de son compagnon, et par la même occasion. Leur maladresse ou leur insistance est clouée là au pilori. Ainsi l’amour ne se fait qu’une seule fois, pourquoi donc le mâle se croit-il obligé de remettre le couvert ? A la fin, ça lasse…
Mais Bâtarduo est loin de se réduire à une simple gymnastique. Il sonde le vide qui habite chacun des deux personnages. Sur le plateau cette fois éclairé, ils passent aux aveux. La mémoire reptilienne, dans une démarche rampante, leur révèle un passé, souvent douloureux. Chacun a le droit à son histoire, y compris les bâtards, et surtout eux. Ils tirent sur leurs chaînes. Finalement, tout ceci est bien difficile. Luana ou le personnage qu’elle représente voit juste quand elle lance : "mais les animaux y arrivent bien". Ils y arrivent et y réussissent, contrairement aux hommes, le plus souvent lestés dans leurs parcours. Comme le personnage masculin de Bâtarduo, empêtré dans son mysticisme. A-t-il oublié Pascal : "L’homme n’est ni ange ni bête et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête".
Mais Bâtarduo est loin de se réduire à une simple gymnastique. Il sonde le vide qui habite chacun des deux personnages. Sur le plateau cette fois éclairé, ils passent aux aveux. La mémoire reptilienne, dans une démarche rampante, leur révèle un passé, souvent douloureux. Chacun a le droit à son histoire, y compris les bâtards, et surtout eux. Ils tirent sur leurs chaînes. Finalement, tout ceci est bien difficile. Luana ou le personnage qu’elle représente voit juste quand elle lance : "mais les animaux y arrivent bien". Ils y arrivent et y réussissent, contrairement aux hommes, le plus souvent lestés dans leurs parcours. Comme le personnage masculin de Bâtarduo, empêtré dans son mysticisme. A-t-il oublié Pascal : "L’homme n’est ni ange ni bête et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête".
Pierre Breant
12/04/2017
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Une histoire d'amour banale, comme il peut en exister tous les jours. Un homme remarque une jeune femme et en tombe amoureux. Elle Anna, tient un journal quotidien. Lui, Nicolas est fou amoureux C'est une histoire vraiment banale. Mais comme un train qui en cache un autre, et bien...
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