Jusque dans vos bras
de Les Chiens de Navarre, Jean-Christophe Meurisse
Mise en scène de Jean-Christophe Meurisse
Avec Caroline Binder, Céline Fuhrer, Matthias Jacquin, Charlotte Laemmel, Athaya Mokonzi, Cédric Moreau, Pascal Sangla, Alexandre Steiger, Maxence Tual, Adèle Zouane
«Il s’agit de raconter des choses d’aujourd’hui, avec des gens d’aujourd’hui qui parlent avec du
langage d’aujourd’hui, […] raconter des nécessités d’aujourd’hui, à travers nos mots
d’aujourd’hui, avec des acteurs auxquels on pourrait s’identifier». Jean-Christophe Meurisse
Ce spectacle incarne la précision de l’imaginaire, un terrain vague, où tout peut être dit. Cette mise en
scène intuitive, transforme la réalité. Sans jugement, mais avec drôlerie et férocité, elle expose les
maladresses de notre société, les difficultés de notre quotidien pour renvoyer une image de nous-même,
sur un ton de tendresse malgré la violence des mots. Par un rire de résistance, selon Jean-
Christophe Meurisse, on ne peut pas rire de ce que l’on voit, mais nous allons rire quand même.
Évoquer, par des jeux splendides, la tristesse et la révolte de notre monde, l’urgence devant certains
situations catastrophiques que certains vivent, la nécessité de réagir, par le rire, rend cette pièce de
théâtre prodigieuse. Des conflits éclatent pour des notions d’identités, des difficultés naissent à cause
de l’autre, cette crise identitaire renie le multiculturalisme où un débat de haine et de violence sur les
différences identitaires ne prend pas en considération l’apport de chaque individu dans une société. A
travers la non prise en compte des métamorphoses de notre univers, ce spectacle, d’une écriture
remarquable, nous interroge par un voyage au présent, au passé et au futur. Construire notre identité
française, exposer notre actualité, de nombreuses scènes, de nombreuses phrases, de nombreux mots
nous amènent parfois à un rire inhumain. Interroger, questionner, pour dénoncer de manière à
psychanalyser, en quelques sortes, la France grâce notamment à des figures passées qui ont construit le
pays. Croiser l’histoire avec ce que nous vivons, pour toucher nos consciences sur un ton, d’humour
hilarant met un œuvre une prouesse artistique gigantesque. Un tapis vert d’herbes, une pluie
torrentielle, des bagarres diluviennes, des échanges monstrueux, des personnages effrayants et
touchants, c’est toute notre société, réelle ou imaginaire, qui est représentée. La proximité avec le
public, les liens avec les personnes, provoquent une facette décalée du théâtre de manière à attirer un
peu plus l’attention du public mis à l’épreuve. L’orchestration entre les divers acteurs et actrices, le
son entraînant et la lumière éblouissant la scène, nous amène dans un univers particulier. Nous,
ensemble, nous regardons nos vies, nous regardons nos préjugés avec une joie malaisante de bonne
humeur. Ces « bouffons » amusent aussi bien qu’ils atterrent pour faire une thérapie collective.
Décomplexés, libérés, sans tabou, les jeu de mots s’enchaînent, les rôles se succèdent, les morceaux se
suivent tels un tableau réaliste exposé devant nos yeux. Sauver les migrants perdus sur un bateau, subir
des jets d’eau, fermer les yeux dans une fumée épaisse, le public est invité à tirer la corde, celle de la
sonnette d’alarme de notre identité, celle du vivre ensemble. L’horreur laisse place à la folie des
grandeurs, au bonheur des spectateurs, où le drapeau tricolore est brandit plus d’une fois, sali parfois,
où le racisme ordinaire, l’homophobie quotidienne, provoquent de vives discussions. La politique est
elle aussi pointée du doigts à travers le Parti Socialiste et Emmanuel Macron. Des surprises
historiques, des rebondissements inattendus, le générale de Gaule, Obélix, Marie Antoinette, Jeanne
d’arc, tant de personnages sont présents pour nous faire rire sur tous les sujets. Naïvement, nous
voyageons à travers le temps en créant une symbiose avec notre présent. Absurde, audacieux, joyeux,
troublant, les Chiens de Navarre jouent avec nos émotions en faisant un miroir sur ce que nous
sommes et sur autrui. Un véritable show, cette pièce de théâtre souligne notre époque en nous amenant
dans un réel crépusculaire cachant une agressivité rédhibitoire. Par des remarques indécentes, par des
sentiments insolents, il s’agit d’une merveilleux dose de bonne humeur enveloppant un fond beaucoup
plus douloureux. N’épargnant personnes, nous sommes condamnés à subir cet art somptueux sans
complexe.
Les clichés racistes, le naturisme, les administrations, les confusions, nombres d’éléments mettent en
œuvre une interface entre les générations et les inconnus se tenant la main dès la première scène
comme pour stopper les mauvaises paroles, les stigmatisations, pour réconcilier la société avec elle-même.
Cette atmosphère identitaire nous renvoie également à notre liberté, au métissage, aux
différences qui font notre pays, notre identité française, à nos colères et à notre bouffonnerie pour
noter notre communauté.
De l’ironie à l’humour noir, nous ne voyons plus d’interprétation simplement des personnes qui
échangent, qui discutent sur tout et surtout n’importe quoi. Une assemblée de vérités est émise à
travers des fonds musicaux reposant nos consciences. L’enchaînement de sketchs, l’improvisation,
la complicité des acteurs et des actrices, emballent la scène d’une originalité où nos maux sont
énoncés pour déranger, pour extérioriser nos angoisses et nos névroses collectives ainsi que pour
remettre en mouvement notre réflexion et nos idées.
Cette intelligence de la mise en scène, du scénario fou, accueille le public, le transportant avec lui, là
où elle souhaite. Notre identité se construit grâce aux autres. Notre société française rassemble tant de
personnes issues de tous les horizons. Un risque est pris celui de donner de la joie, celui d’interroger,
mais surtout celui de passer en moment avec eux. Un moment si rapide…mais quel moment ! Quelle
pièce ! Quel talent ! Quel travail ! Je n’ai plus de mots : merci.
scène intuitive, transforme la réalité. Sans jugement, mais avec drôlerie et férocité, elle expose les
maladresses de notre société, les difficultés de notre quotidien pour renvoyer une image de nous-même,
sur un ton de tendresse malgré la violence des mots. Par un rire de résistance, selon Jean-
Christophe Meurisse, on ne peut pas rire de ce que l’on voit, mais nous allons rire quand même.
Évoquer, par des jeux splendides, la tristesse et la révolte de notre monde, l’urgence devant certains
situations catastrophiques que certains vivent, la nécessité de réagir, par le rire, rend cette pièce de
théâtre prodigieuse. Des conflits éclatent pour des notions d’identités, des difficultés naissent à cause
de l’autre, cette crise identitaire renie le multiculturalisme où un débat de haine et de violence sur les
différences identitaires ne prend pas en considération l’apport de chaque individu dans une société. A
travers la non prise en compte des métamorphoses de notre univers, ce spectacle, d’une écriture
remarquable, nous interroge par un voyage au présent, au passé et au futur. Construire notre identité
française, exposer notre actualité, de nombreuses scènes, de nombreuses phrases, de nombreux mots
nous amènent parfois à un rire inhumain. Interroger, questionner, pour dénoncer de manière à
psychanalyser, en quelques sortes, la France grâce notamment à des figures passées qui ont construit le
pays. Croiser l’histoire avec ce que nous vivons, pour toucher nos consciences sur un ton, d’humour
hilarant met un œuvre une prouesse artistique gigantesque. Un tapis vert d’herbes, une pluie
torrentielle, des bagarres diluviennes, des échanges monstrueux, des personnages effrayants et
touchants, c’est toute notre société, réelle ou imaginaire, qui est représentée. La proximité avec le
public, les liens avec les personnes, provoquent une facette décalée du théâtre de manière à attirer un
peu plus l’attention du public mis à l’épreuve. L’orchestration entre les divers acteurs et actrices, le
son entraînant et la lumière éblouissant la scène, nous amène dans un univers particulier. Nous,
ensemble, nous regardons nos vies, nous regardons nos préjugés avec une joie malaisante de bonne
humeur. Ces « bouffons » amusent aussi bien qu’ils atterrent pour faire une thérapie collective.
Décomplexés, libérés, sans tabou, les jeu de mots s’enchaînent, les rôles se succèdent, les morceaux se
suivent tels un tableau réaliste exposé devant nos yeux. Sauver les migrants perdus sur un bateau, subir
des jets d’eau, fermer les yeux dans une fumée épaisse, le public est invité à tirer la corde, celle de la
sonnette d’alarme de notre identité, celle du vivre ensemble. L’horreur laisse place à la folie des
grandeurs, au bonheur des spectateurs, où le drapeau tricolore est brandit plus d’une fois, sali parfois,
où le racisme ordinaire, l’homophobie quotidienne, provoquent de vives discussions. La politique est
elle aussi pointée du doigts à travers le Parti Socialiste et Emmanuel Macron. Des surprises
historiques, des rebondissements inattendus, le générale de Gaule, Obélix, Marie Antoinette, Jeanne
d’arc, tant de personnages sont présents pour nous faire rire sur tous les sujets. Naïvement, nous
voyageons à travers le temps en créant une symbiose avec notre présent. Absurde, audacieux, joyeux,
troublant, les Chiens de Navarre jouent avec nos émotions en faisant un miroir sur ce que nous
sommes et sur autrui. Un véritable show, cette pièce de théâtre souligne notre époque en nous amenant
dans un réel crépusculaire cachant une agressivité rédhibitoire. Par des remarques indécentes, par des
sentiments insolents, il s’agit d’une merveilleux dose de bonne humeur enveloppant un fond beaucoup
plus douloureux. N’épargnant personnes, nous sommes condamnés à subir cet art somptueux sans
complexe.
Les clichés racistes, le naturisme, les administrations, les confusions, nombres d’éléments mettent en
œuvre une interface entre les générations et les inconnus se tenant la main dès la première scène
comme pour stopper les mauvaises paroles, les stigmatisations, pour réconcilier la société avec elle-même.
Cette atmosphère identitaire nous renvoie également à notre liberté, au métissage, aux
différences qui font notre pays, notre identité française, à nos colères et à notre bouffonnerie pour
noter notre communauté.
De l’ironie à l’humour noir, nous ne voyons plus d’interprétation simplement des personnes qui
échangent, qui discutent sur tout et surtout n’importe quoi. Une assemblée de vérités est émise à
travers des fonds musicaux reposant nos consciences. L’enchaînement de sketchs, l’improvisation,
la complicité des acteurs et des actrices, emballent la scène d’une originalité où nos maux sont
énoncés pour déranger, pour extérioriser nos angoisses et nos névroses collectives ainsi que pour
remettre en mouvement notre réflexion et nos idées.
Cette intelligence de la mise en scène, du scénario fou, accueille le public, le transportant avec lui, là
où elle souhaite. Notre identité se construit grâce aux autres. Notre société française rassemble tant de
personnes issues de tous les horizons. Un risque est pris celui de donner de la joie, celui d’interroger,
mais surtout celui de passer en moment avec eux. Un moment si rapide…mais quel moment ! Quelle
pièce ! Quel talent ! Quel travail ! Je n’ai plus de mots : merci.
14/01/2018
PARIS
Lucernaire
Mise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
L'avis de Yves-Alexandre Julien
Lucernaire
PARIS
"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
de Gérard RauberMise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
L'avis de Yves-Alexandre Julien
PARIS
Lucernaire
"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
de Gérard Rauber
Mise en scène de GÉrard Rauber
Lucernaire
"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
de Gérard Rauber
Mise en scène de GÉrard Rauber
PARIS
Théâtre Poche Montparnasse
Entre scandale et subtilité : les Diaboliques à la barre
de Christophe Barbier D'Après Jules Barbey D'Aurevilly
Mise en scène de Nicolas Briançon
Théâtre Poche Montparnasse
Entre scandale et subtilité : les Diaboliques à la barre
de Christophe Barbier D'Après Jules Barbey D'Aurevilly
Mise en scène de Nicolas Briançon
PARIS
A la galerie Hélène Aziza
La folle passion de Franz Liszt et Marie D’Agoult
de Pierre Bréant
Mise en scène de Philippe Mercier
A la galerie Hélène Aziza
La folle passion de Franz Liszt et Marie D’Agoult
de Pierre Bréant
Mise en scène de Philippe Mercier