Gros câlin
de Romain Gary
Mise en scène de Denis Rey
Avec Denis Rey
Parler de 'Gros Câlin', c'est évoquer en premier lieu la beauté du texte, la saveur des mots, le jeu de la langue mais aussi, la parole d'un homme ordinaire qui élabore sa singularité en la confrontant au monde extérieur. 'Gros câlin', c'est la solitude.
Adopter un python pour combler le vide. L'appeler « Gros câlin ».
Étrange ! Extravagant ! Les rires fusent dans la salle.
Très vite, chacun y croit. La tendresse de Mr Cousin accompagnée de sa délicate maladresse nous permet d'accepter qu'avoir un python chez soi est un moyen censé de recevoir de l'affection. En effet, Denis Rey investissant parfaitement la peau de Mr Cousin, nous permet de croire en la vraisemblance de ce statisticien, diminué de trop compter, banal en apparence mais que l'on découvre bientôt être un homme fragile, farfelu et burlesque. Ce seul en scène nous offre un comédien au service des mots aussi bien dans le jeu que dans la mise en scène : minimaliste ; une chaise accompagnée d'un habile jeu de lumière créé par Michael Vigier, permettant ombres et profondeurs. Un écho au texte d'Emile Ajar.
Transcendant Mr cousin en enchaînant les émotions, explosions, déceptions, l'acteur est sur des montagnes russes qu'il pourrait rendre plus vertigineuses encore. Puis changeant instantanément de postures, voix, intentions, caractères, il nous offre d'autres singuliers personnages. Denis Rey agit comme un reptile sur scène ne manquant les réactions du public. Car malgré les mots, la communion entre deux personnes est parfaite dans le silence. Silence du comédien, réponse d'un public muet. Quelques secondes suffisent pour s'assurer que le public est un pleine réception.
Le texte résonne entre le silence, les rires et étonnements des spectateurs. Viennent briser cette parfaite entente, trois ponctuations musicales qui me sortent instantanément de la poésie qui émane de la scène du Théâtre du Pavé. Trois ponctuations me paraissant injustifiés, lançant un dynamisme n'appartenant ni au propos, ni au moment. Evidemment le comédien me rattrape tout aussi vite. Ses digressions sont divinement menées, bien qu'elles me fassent aussi partir dans les miennes. Peut-être l'ailleurs de Mr cousin nous renvoie à notre propre ailleurs. Cet ailleurs, c'est la recherche de « la fin de l'impossible », la naissance de la liberté par le fait d'avoir quelqu'un à aimer. Il cherche à trouver le bonheur, à rompre le cercle de la solitude via son imaginaire, via les histoires qu’il se raconte, ses fréquentations inventées, la sur-interprétation qu’il peut faire de chaque parole, chaque geste, chaque regard. Il comble le vide en devenant mythomane parfois, et sincère toujours.
Finalement la mue du comédien sur scène opère sur le spectateur aussi. On rit au début du spectacle devant un monsieur ordinaire au teint laiteux presque ridicule, qui grossit chaque chose comme un enfant. Ensuite, on s'inquiète qu'il ne déforme trop la réalité jusqu'à se faire mal. Enfin, on tremble face au merveilleux cri de cet homme en face de soi, faisant écho à nos vérités, la solitude de notre propre existence. C’est effrayant de s’identifier à Mr Cousin. Cet homme dont le comportement peut sembler grotesque n’est pas si éloigné de nous. Qui ne cherche pas à combler un vide ?
On assiste finalement à la fin de l'impossible. Mr cousin n’a plus besoin de quelqu’un, n’a plus besoin d’un serpent, il devient le python. S’enroule sur lui-même et, à la fin de la pièce des écailles nous poussent sous les frissons en voyant l’homme heureux, toujours seul, sous une lumière clignotante violette qui révèle le teint blafard de l’homme serpent. L’intensité de l’ampoule décroît, laissant apparaître de plus en plus d’ombres jusqu’à ne plus distinguer qu’une forme sur scène, recroquevillée, frêle, perdue et accomplie. Alors, je cligne plusieurs fois des yeux, me demandant si ce que je vois est toujours réel.
Étrange ! Extravagant ! Les rires fusent dans la salle.
Très vite, chacun y croit. La tendresse de Mr Cousin accompagnée de sa délicate maladresse nous permet d'accepter qu'avoir un python chez soi est un moyen censé de recevoir de l'affection. En effet, Denis Rey investissant parfaitement la peau de Mr Cousin, nous permet de croire en la vraisemblance de ce statisticien, diminué de trop compter, banal en apparence mais que l'on découvre bientôt être un homme fragile, farfelu et burlesque. Ce seul en scène nous offre un comédien au service des mots aussi bien dans le jeu que dans la mise en scène : minimaliste ; une chaise accompagnée d'un habile jeu de lumière créé par Michael Vigier, permettant ombres et profondeurs. Un écho au texte d'Emile Ajar.
Transcendant Mr cousin en enchaînant les émotions, explosions, déceptions, l'acteur est sur des montagnes russes qu'il pourrait rendre plus vertigineuses encore. Puis changeant instantanément de postures, voix, intentions, caractères, il nous offre d'autres singuliers personnages. Denis Rey agit comme un reptile sur scène ne manquant les réactions du public. Car malgré les mots, la communion entre deux personnes est parfaite dans le silence. Silence du comédien, réponse d'un public muet. Quelques secondes suffisent pour s'assurer que le public est un pleine réception.
Le texte résonne entre le silence, les rires et étonnements des spectateurs. Viennent briser cette parfaite entente, trois ponctuations musicales qui me sortent instantanément de la poésie qui émane de la scène du Théâtre du Pavé. Trois ponctuations me paraissant injustifiés, lançant un dynamisme n'appartenant ni au propos, ni au moment. Evidemment le comédien me rattrape tout aussi vite. Ses digressions sont divinement menées, bien qu'elles me fassent aussi partir dans les miennes. Peut-être l'ailleurs de Mr cousin nous renvoie à notre propre ailleurs. Cet ailleurs, c'est la recherche de « la fin de l'impossible », la naissance de la liberté par le fait d'avoir quelqu'un à aimer. Il cherche à trouver le bonheur, à rompre le cercle de la solitude via son imaginaire, via les histoires qu’il se raconte, ses fréquentations inventées, la sur-interprétation qu’il peut faire de chaque parole, chaque geste, chaque regard. Il comble le vide en devenant mythomane parfois, et sincère toujours.
Finalement la mue du comédien sur scène opère sur le spectateur aussi. On rit au début du spectacle devant un monsieur ordinaire au teint laiteux presque ridicule, qui grossit chaque chose comme un enfant. Ensuite, on s'inquiète qu'il ne déforme trop la réalité jusqu'à se faire mal. Enfin, on tremble face au merveilleux cri de cet homme en face de soi, faisant écho à nos vérités, la solitude de notre propre existence. C’est effrayant de s’identifier à Mr Cousin. Cet homme dont le comportement peut sembler grotesque n’est pas si éloigné de nous. Qui ne cherche pas à combler un vide ?
On assiste finalement à la fin de l'impossible. Mr cousin n’a plus besoin de quelqu’un, n’a plus besoin d’un serpent, il devient le python. S’enroule sur lui-même et, à la fin de la pièce des écailles nous poussent sous les frissons en voyant l’homme heureux, toujours seul, sous une lumière clignotante violette qui révèle le teint blafard de l’homme serpent. L’intensité de l’ampoule décroît, laissant apparaître de plus en plus d’ombres jusqu’à ne plus distinguer qu’une forme sur scène, recroquevillée, frêle, perdue et accomplie. Alors, je cligne plusieurs fois des yeux, me demandant si ce que je vois est toujours réel.
Thiery Lola
18/03/2018
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Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
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