Ligne de crête
de Maguy Marin
Mise en scène de Maguy Marin
Avec Ulises Alvarez, Françoise Leick, Louise Mariotte, Cathy Polo, Ennio Sammarco, Marcelo Sepulveda
Une seule idée poussée à l'extrême : la nécessité de sortir de nos cages de verre.
Le paradoxe : se libérer du libéralisme.
Et de cette seule idée, Maguy Marin soulève un foisonnement de questions.
Le paradoxe : se libérer du libéralisme.
Et de cette seule idée, Maguy Marin soulève un foisonnement de questions.
Maguy Marin fait ici de la danse, comme l'alpinisme, un sport de l'extrême. Les danseurs nous offrent une véritable prouesse physique. Un seul grand mouvement - comme une seule grande idée - traverse la scène, lui aussi poussé à l'extrême : chaque danseur amène des objets produits par la société de consommation sur la scène, et les y entasse.
Ce mouvement uniforme, entrecoupé de quelques variations seulement, semble ici mettre en exergue des personnages qui oscillent, mais jamais ne se décident. Rien ne bouge, aucun geste ne change, ou si peu. Mais ce « si peu » semble malgré tout dévoiler un autre versant de nous-même, celui que l’on refuse de voir. S'explique dès lors ce titre si énigmatique de Ligne de crêtes. Maguy Marin nous montre en effet par ce spectacle révolté comment chacun oscille, en équilibre fragile, entre ce qu'il est et ce qu'il croit ou voudrait être ; entre le mouvement perpétuel de la marche rapide qui cache la machine infernale entraînant les corps, et les fractures où les danseurs, arrêtés dans leur immense élan, révèlent la véritable nature de ces hommes devenus machines par leurs gestes cassés ; entre un apparent sourire et un bout de papier blanc et éclatant, collé sur les dents ; entre le silence et le cri ; entre le commun et le singulier ; entre les vêtements colorés et les corps nus démaquillés.
Certes, il est question d'objets qui s'accumulent, mais, on le voit, la ligne à suivre est beaucoup plus périlleuse, désespérante, et, de fait, intéressante.
Il n'est pas ici seulement question de danse, mais de tout un chacun. Ainsi entraîné dans cette folie mécanique, le spectateur ne peut s'échapper. La couleur - ou plutôt la musique - est annoncée dès le début, alors même que sur la scène encore noire nous ne distinguons encore qu'à peine les cages de verre, encore vides. Cette musique qui ouvre le bal, ce bruit de machines, d'escalators, d'imprimantes, cette bande son indescriptible, tout le monde la connaît. Mais pendant une heure, le spectateur assourdi se voit forcé de l'endurer. On ne l'entend plus alors comme on pourrait le faire dans la vie quotidienne, mais on se met à la regarder, à la subir, à la rejeter. Maguy Marin joue ici avec la limite du supportable. Il ne s'agit pas de comprendre ce qu'il y a d'intolérable dans l'aliénation. Mais il s'agit bien de la vivre. Maguy Marin et ses danseurs parviennent à nous la rendre physiquement insupportable.
Aimer ou ne pas aimer ce morceau de bravoure, là n'est pas la question : il faut déranger. Et, cette heure de danse ainsi donnée en spectacle, provocante et perturbante, se voulant comme tel, est en cela une véritable prouesse.
Une expérience hors norme à ne pas manquer.
Ce mouvement uniforme, entrecoupé de quelques variations seulement, semble ici mettre en exergue des personnages qui oscillent, mais jamais ne se décident. Rien ne bouge, aucun geste ne change, ou si peu. Mais ce « si peu » semble malgré tout dévoiler un autre versant de nous-même, celui que l’on refuse de voir. S'explique dès lors ce titre si énigmatique de Ligne de crêtes. Maguy Marin nous montre en effet par ce spectacle révolté comment chacun oscille, en équilibre fragile, entre ce qu'il est et ce qu'il croit ou voudrait être ; entre le mouvement perpétuel de la marche rapide qui cache la machine infernale entraînant les corps, et les fractures où les danseurs, arrêtés dans leur immense élan, révèlent la véritable nature de ces hommes devenus machines par leurs gestes cassés ; entre un apparent sourire et un bout de papier blanc et éclatant, collé sur les dents ; entre le silence et le cri ; entre le commun et le singulier ; entre les vêtements colorés et les corps nus démaquillés.
Certes, il est question d'objets qui s'accumulent, mais, on le voit, la ligne à suivre est beaucoup plus périlleuse, désespérante, et, de fait, intéressante.
Il n'est pas ici seulement question de danse, mais de tout un chacun. Ainsi entraîné dans cette folie mécanique, le spectateur ne peut s'échapper. La couleur - ou plutôt la musique - est annoncée dès le début, alors même que sur la scène encore noire nous ne distinguons encore qu'à peine les cages de verre, encore vides. Cette musique qui ouvre le bal, ce bruit de machines, d'escalators, d'imprimantes, cette bande son indescriptible, tout le monde la connaît. Mais pendant une heure, le spectateur assourdi se voit forcé de l'endurer. On ne l'entend plus alors comme on pourrait le faire dans la vie quotidienne, mais on se met à la regarder, à la subir, à la rejeter. Maguy Marin joue ici avec la limite du supportable. Il ne s'agit pas de comprendre ce qu'il y a d'intolérable dans l'aliénation. Mais il s'agit bien de la vivre. Maguy Marin et ses danseurs parviennent à nous la rendre physiquement insupportable.
Aimer ou ne pas aimer ce morceau de bravoure, là n'est pas la question : il faut déranger. Et, cette heure de danse ainsi donnée en spectacle, provocante et perturbante, se voulant comme tel, est en cela une véritable prouesse.
Une expérience hors norme à ne pas manquer.
Zoé Maquaire
24/05/2019
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