Impressions d'Afrique
de Raymond Roussel
Mise en scène de Thierry Bordereau
Avec Réjane Bajard, Catherine Gourdon, Thierry Vennesson
Une Afrique de bric et de broc
Mais qui est donc Raymond Roussel ? Ce romancier et poète dramatique français reste aujourd’hui peu connu, peut-être parce que ses premiers livres, La Doublure, La Vue, Impressions d'Afrique, n’ont rencontré aucun succès à leur parution, c’est-à-dire entre 1897 et 1910, peut-être parce que tous ses autres livres, comme Locus Solus ou L'Etoile au front, ont été perçus comme des uvres déroutantes. Précurseur des surréalistes, admiré par André Breton, Jean Cocteau, Louis Aragon, Paul Eluard ou encore Georges Perec, il fut, en effet, assez peu lu de son temps, compte tenu de la très grande complexité de ses ouvrages. Dans Comment j'ai écrit certains de mes livres, il explique pourtant les mécanismes de son écriture imaginaire, notamment basée sur l'homophonie. Mais sa démarche littéraire reste trop hermétique au grand public et, comme tout écrivain précurseur, il n’est redécouvert et apprécié que quelques décennies après sa mort. La compagnie lyonnaise Locus Solus, dont le nom ne laisse aucun doute sur l’admiration portée à Roussel, fait partie de ceux qui veulent lui rendre aujourd’hui un hommage bien mérité.Après Edmond Rostand en 1910 (la pièce fut un échec), Thierry Bordereau relève ainsi la gageure d’adapter au théâtre Impressions d’Afrique, qui est, au départ, un récit. Il conserve le texte de Roussel, et donc la forme narrative, mais trouve de nombreuses astuces de mise en scène afin de dynamiser le récit. Ses trois comédiens racontent, racontent et racontent encore, mais se servent d’objets, totalement hétéroclites, afin de donner vie au petit monde africain de leur histoire. Ici, les barreaux d’une huche à pain symbolisent la grille d’un palais, là un coffret enguirlandé de lumière représente un théâtre. Poupées, peluches (voir la girafe au cou plâtré !), lunettes en plastique, meubles de styles divers, paillasson, tableau noir, autant d’objets sans aucun rapport les uns avec les autres viennent s’assembler sur scène où ils figurent une Afrique kitsch à souhait. Est-ce un problème ? Non : Raymond Roussel lui-même n’avait jamais mis les pieds sur le continent africain lorsqu’il écrivit ses Impressions d’Afrique. Tout est, en fait, dans "l’impression" ; c’est là qu’est la clé de son uvre et c’est ce qu’a bien compris le metteur en scène. L’histoire de Talou VII, empereur africain, de sa dynastie et de ses conquêtes militaires n’est qu’un prétexte pour Roussel, qui livre dans ce récit surréaliste ses propres "impressions" de l’Afrique. La fable sert à véhiculer tous les clichés européens du début du XXe siècle concernant l’Afrique ; elle parodie à la fois les coutumes tribales et à la fois l’attitude prétentieuse des colonialistes. De nombreux passages, tels que ceux des tortures, sont ainsi extrêmement piquants.Cependant, l’ironie et la fantaisie du récit, le foisonnement du décor et le jeu décalé des acteurs, qui séduisent vraiment au début, ne suffisent pas à maintenir notre attention jusqu’au bout. Pour qui ne connaît pas le texte de Roussel, il est difficile de rester en éveil et de saisir toutes les allusions, parodiques et satiriques. Le mode du récit, construit en outre à la manière d’un puzzle, est peut-être un frein à l’entrée dans cet univers africain onirique. Même si les trois conteurs vivent leur narration de manière exaltée, ils ne nous entraînent pas jusqu’au bout avec eux. Notre "impression" reste mitigée à la sortie de la représentation : curiosité, étonnement, intérêt et lassitude s’affrontent dans nos esprits. C’est, finalement, peut-être un spectacle à revoir...
Caroline Vernisse
15/02/2007
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